Le toucan en vadrouille: Bergen

On a fait le choix en venant ici d'éviter les villes, en se concentrant sur les paysages et la nature.... On a fait une exception pour Bergen, car il paraît que c'est vraiment une jolie ville et surtout elle abrite un musée de la ligue hanséatique que nous voulions visiter. Je ne me souviens pas d'avoir entendu parler de cette ligue avant d'avoir lu « Les veines ouvertes de l'Amérique latine » de Eduardo Galeano…

où il évoque cette ligue qui est un peu à l'origine de notre modèle actuel de commerce. La ligue hansétique est une association de commerçants originaires de l'europe du nord, surtout des grandes villes allemandes. Cette ligue avait ouvert quatre comptoirs Bruges, Londres, Bergen et Novgorod où dans des sortes de ghettos les machands faisaient du commerce obéissant à leurs propres lois et pas à celles du pays hôte. De ces comptoirs Bergen est celui qui est resté le plus longtemps en service de 1360 environ à 1754.Le musée occupe une ancienne maison de marchands et on peut y voir les entrepôts où était stockée la morue séchée, où était fabriquée l'huile de foie de morue... A l'étage se trouvent les chambres du maître de maison, des contremaîtres et des apprentis menés à la schlague...

Ce modèle marchand, où l'homme ne fait aucun sentiment , où tout se vend, où on adapte les lois au commerce, instauré en plein moyen-âge ( on pense aussi au "Jacques Cœur" Jean-Christophe Ruffin) est toujours d'actualité, il n'y a qu'à voir l'accord que l'on est en train de préparer avec les Etats-Unis... A cette époque, la ligue était plus puissante que les états dans lesquels elle sévissait et ses dirigeants avaient déjà compris que le commerce prime sur le politique...

Ce musée donne sur le quai Bryggen où se trouvent une dizaine d'autres de ces maisons anciennes qui forment un décor vraiment superbe , mais un peu envahi de touristes. Les boutiques de souvenirs dénaturent un peu l'aspect originel de ces demeures, mais lorsque on grimpe dans les étages, on retrouve un peu d'authenticité...

On est ensuite monté en funiculaire au sommet de la colline Floyen d'où l'on jouit d'une vue imprenable sur la ville et on a profité du temps clément pour faire la descente à pieds...

Finalement, on n'a pas regretté d'être revenu...