Dès le premier jour, nous aurions du
nous douter que tout ne serait pas facile avec notre camion 4X4 :
en effet en raison des normes antipollution il n'était pas autorisé
à rouler ce jour-là dans la capitale et nous avons du le rejoindre
en banlieue avec deux voitures... En fait il s'agit d'un couple, un
camion UAZ, de fabrication soviétique et Nandïa son chauffeur. Nous
l'avons donc chargé bagages, matériel de camping, la réserve d'eau
potable n'a trouvé de la place que sur le toit, et nous avons
embarqué à 7 : le chauffeur, nous 4, Tamira la cuisinière et
Tulga notre guide. Et nous voilà partis pour quinze jours
d'aventure.. Enfin, partis, c'est vite dit car dès la sortie d'Ulan
Bator, le moteur se met à ratatouiller, s'arrêter reprendre. C'est
la panne sèche, Nandïa n'a pas voulu s'arrêter à la station que
lui indiquait Tulga, espérant joindre la suivante. Il nous plante là
et part chercher un bidon qui nous permettra de rejoindre la station
suivante. Là, il fait le plein du réservoir principal (70litres)
qu'il n'a pas utilisé depuis plus d'un an. Cela remonte surement des
saletés dans le carbu et le camion ratatouille, hoquète, s'arrête
alors qu'on est sur la voie de gauche : frayeur ! Ça
repart, ça s'arrête... Cela dure un moment jusqu'à ce qu'il se
décide de revenir sur le réservoir auxiliaire de 20 litres, ce qui
devrait nous assurer une autonomie de 100 km ! Quand on arrive
au premier camp de yourte, Nandïa démontera tout le carbu pour
nettoyer le gicleur et enfin repartir de plus belle. Sur la piste, ce
camion est le roi. Très court, haut sur pattes, il franchit tous les
obstacles, mais derrière on est bien secoués : les banquettes
sont face à face et nous n'avons rien pour nous tenir. La piste est
défoncée et les rares portions asphaltées sont pleines de trous... Ça sent l'essence très fort, mais ça c'est plutôt rassurant, cela
veut dire que l'on en a encore...Pour le franchissement des rivières,
il n'est pas mal non plus, même s'il faut s'arrêter avant pour
remettre de la graisse autour des moyeux et mettre les roues avant en
prise pour le transformer en 4X4. On a franchi des cols mongols, en
terre avec des ornières et beaucoup de pente sans trop de
difficultés, par contre sur la route, ça plafonne à 80 km/h :
heureusement qu'il y a peu de route. Finalement nous avons fini par
reprendre confiance : à tort ! Rebelote en rentrant de
Tariat, le village le plus à l'est où nous sommes allés, en pleine
steppe le changement de réservoir est encore fatal aux gicleurs !
Il a donc fallu siphonner l'essence d'un réservoir dans l'autre pour
repartir. Arrivés à Tsetserleg c'est un bruit inquiétant (nous
devons reprendre la piste pour 3 jours) qui se fait entendre au
niveau de la suspension arrière. Heureusement, Nandïa a de la
ressource. Aidé par deux amis appelés au secours, il a tout réparé
le temps de notre repas et de notre visite au musée. Sur la route de
retour à la capitale, on est de nouveau en panne avec un démontage
du carbu en pleine steppe alors qu'on mange sous le cagnard et puis
en arrivant à Oulan Bator, pendant la visite d'une usine de
cachemire, nouvelle intervention pour purger les freins...
Finalement, toutes ces aventures ont
été vécues avec beaucoup de patience et d'humour, et ce que nous
retiendrons surtout de ce couple chauffeur camion, c'est la
gentillesse et l'habileté de Nandia et la robustesse du UAZ...
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Franchissement d'une première rivière... |
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Transvasement d'essence d'un réservoir à l'autre |
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Embourbés ! |
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Nandia a tendu un auvent pour que nous mangions à l'ombre et enflammé des bouses sèches pour éloigner les mouches ! |
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Démontage du carburateur |
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Sur la banquette arrière... |