Réunion

samedi 1 décembre 2012

Santiago

Santiago est comme toute les grandes villes d 'Amérique du sud : grouillante, bruyante.. Animée au delà du raisonnable, elle alterne grandes avenues, quartiers commerçants (extraordinaire rue où toutes les échoppes vendent, réparent bobines, rotors et autres alternateurs!), petite places tranquilles, rues mornes, parcs majestueux. Nous, nous y avons fait un pèlerinage historique. Pour nous, Santiago, c'est l'autre 11 septembre, celui du coup d'état de Pinochet. Nous avions 18 ans et c'est à ce moment là que le Chili est devenu une réalité.. Les chansons de Quilapayun, n'ont jamais pu nous faire oublier Victor Jara qui a eu les mains tranchées avant d'être abattu dans le stade national de Santiago...Aussi nous avons passé une grande partie de la journée au musée de la mémoire et des droits de l'homme... Très émouvant, il retrace dans un grand bâtiment de béton, de verre et d'acier, les années noires de la dictature, du coup d'état de 1973 au « no » au référendum de 1988...Photos, documents filmés ou sonores, articles de presse ou objets divers viennent rappeler ce qu'a pu être l'oppression pour ces milliers de Chiliens. Les manipulations menées par la junte bien secondée par la presse éclatent aussi au grand jour... L'immense mur tapissé de centaines de portraits en noir et blanc de tous ces disparus nous serre le cœur, et nous restons un long moment, comme pétrifiés face à lui... Un seul regret cependant, les manipulations et les interventions des États Unis dans la période précédent le coup d'état sont passées sous silence... Au rez de chaussée nous avons l'exposition de deux séries d'un photographe Argentin Gustavo Germano : Distancia et Ausencia. Pour la première, il a retrouvé d'anciens républicains espagnols et les a photographiés dans une posture rappelant celle d'un ancien cliché ramené d 'Espagne.. La deuxième série est terrible, il a rencontré des familles de disparus Argentins, et en prenant modèle sur des photos anciennes, il reconstitue la même scène où ne reste que l'espace de ceux qui ont disparu. Et c'est comme s'il redonnait une épaisseur à tous ces disparus : ils ne sont plus là mais on les « voit » par la magie de la photo : bouleversant ! Heureusement que l'on était logé dans une auberge de jeunesse très vivante, sinon on aurait eu le moral dans les chaussettes...Cette superbe bâtisse du XIXème siècle restaurée avec beaucoup de goût accueille une trentaine de jeunes de tous pays qui ne pensent qu'à faire la fête : sympa... (même si pour certains d'entre eux, on était assez vieux pour être d'origine!) On a quitté Santiago sans regret, on nous avait tellement dit de faire attention qu'on était trop sur nos gardes. Cela ne nous a pas empêché de nous faire enfler par un chauffeur de taxi, de voir une nana se faire voler son sac, et un pickpocket faire tranquillement le tri dans le portefeuille qu'il venait de tirer...


1 commentaire:

  1. Bon maintenant vous arrêtez d'écrire des messages comme celui-là. Le but c'est que je pleure en vous lisant ? C'est pas cool.

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