Réunion

lundi 31 décembre 2012

Gauchito Gil

Tout le long des routes, en Argentine, on peut voir des petits monuments, sorte de chapelles décorées de rouge. On y trouve des boissons, des cigarettes mais également toutes sortes d'objets hétéroclites peints en rouge. On y a même vu un vélo rouge et même une machine à laver toute rouge. Il y a toujours des drapeaux qui flottent dans le vent, évidemment... rouges ! On a rencontré les premiers au nord de Salta, et depuis notre retour en Patagonie on en a vu encore beaucoup. On a pensé d'abord à des chapelles commémorant un événement tragique survenu sur la route... Il nous semblait également que ces monuments étaient dédiés aux gauchos...
Après vérification, il s'avère qu'il s'agit de sanctuaires en mémoire d'un personnage devenu quasiment une icône religieuse : Gauchito Gil... Deux légendes s'affrontent mais dans les deux cas la personne qui a tué (pendu ou fusillé) Gauchito Gil a vu son fils guérir suite à ses prières destinées à sa victime... Il n'en fallait pas plus pour que naisse une véritable dévotion. Les gens s'arrêtent à un des sanctuaires et y déposent un objet rouge. Gauchito Gil est fêté le 8 janvier et des milliers de personnes se rendent sur sa tombe ce jour-là. C'était un gaucho qui a participé à la guerre de la Triple Alliance contre le Paraguay. Sa mort violente causée par la police ou un rival jaloux a grandement contribué à créer la légende...





Bonne Année !


dimanche 30 décembre 2012

Randonnée à la Lagune Torre

A dix heures nous partons d'El Chalten à 400 m d'altitude pour une randonnée : lagune Torre (lac des glaciers Torre et Grande) à 800 mètres d'altitude. Le temps est gris mais heureusement le plafond est assez haut. A l'aller se succèdent montées un peu raides et descentes, bois feuillus et terrains dégagés avec une multitude de fleurs. On espère rencontrer des huemules (cerfs) mais dommage, on n'en verra pas. On a pendant toute l'ascension, une vue superbe sur les deux glaciers. Vers l'arrivée la pente devient plus raide et on découvre le lac avec quelques icebergs qui flottent tranquillement, pourtant le vent est violent. Les deux glaciers ne sont pas complètement dégagés, alors on redescend dans le bois pour pique-niquer. La descente est belle, on emprunte un autre chemin qu'à la montée. Et puis, toc, toc, toc, on tourne sans bruit la tête vers la gauche et là, on voit un pic de Magellan qui, sans s'occuper de nous continue à chercher sa nourriture dans le tronc d'un arbre. On longe le torrent déversoir du lac. L'eau s'écoule bruyamment dans un canyon d'orgues basaltiques. On arrive fatigués à El Chalten vers 17 heures.
Monique


samedi 29 décembre 2012

Sortie pêche dans le rio de las Vueltas


Pêche dans un décor de rêve

Bonjour, après la pêche Chilienne (de beaux poissons), voilà maintenant la pêche à notre goût:la mouche sèche ! Il faut toujours jouer avec le feu (sans jeu de mot) donc au cours de la visite d'une estancia, les cannes sont de sortie, sans permis ! L'endroit est beau, mais après avoir vu deux gobages et le passage de nos mouches sans succès, nous plions. Renseignements pris auprès d'un sympathique marchand de pêche, qui nous a indiqué les endroits les plus propices, nous voilà repartis en toute légalité cette fois dans le parc des glaciares. Ici il faut la mouche adéquate sinon bredouille tu seras... Quelques lancés et la première truite est ferrée, pour être bien sûr relâchée. Baoù a une tricolore qui donne bien et Thierry regarde le cœur serré. Les truites ici sont noires avec des points rouges (farios?), magnifiques, combatives...
Après avoir accroché ma ligne, je remonte les pantalons et rentre dans l'eau très fraîche pour récupérer ma tricolore. Thierry râle, accrochage, arbre, remontage du bas de ligne et mise en place de la mouche adaptée. A partir de ce moment, la lutte est féroce entre nous deux. Les lancés sont de plus en plus précis et nous avons aussi gagné en distance. Nous pêchons le courant et les gobages. Thierry, précis sur les gobages se révèle productif. Baoù se rend compte de la perte de son frein de moulinet et le voilà à sa recherche, heureusement que la nuit nne tombe oas vite et c'est Martine qui le retrouve dans l'herbe. Pendant ce temps, en trois cous annoncés, Touille ferre sa deuxième trucha ce qui dans les deux heures de pêche donne cinq truchas, toutes relâchées. Heureux et contents de cette sortie, nous recommencerons, mais cette fois pour les manger.
Adessias e a ben leù.
Baù

El Calafate : el Lago Roca

Nous avons récupéré une voiture de location pour une semaine afin d'être un peu indépendant sur El Calafate. Après quelques achats de souvenirs, de permis de pêche nous partons vers le Lago Roca... Situé non loin du Perito Moréno, nous avons vu sur une photo qu'on y sortait d'énormes truites...
En chemin, on tombe sur un vol de condors et nous allons reter près d'eux un long moment pour essayer de les photographier.. Ils sont très grands mais en trois coups d'ailes atteignent des altitudes incroyables. On ne se lasse pas de ce spectacle. On continue la piste, entre dans le parc des Glaciares et s'arrête à un camping pour pique-niquer... Il fait bon à ce moment-là. Lors de notre promenade digestive, on dérange des bandurias et Monique s'entraîne à les photographier : excellent exercice. Au bout de la piste on pénètre dans une estancia, qui accueille des touristes, mais impossible de se faire servir un café... Sur le chemin du retour, on croise des Zorros, des lièvres. On fait un rapide stop au bord du rio Centinela pour lancer quelques mouches car cela ne fut pas possible au bord du lac, trop de vent !
On rentre finalement à El Calafate par une superbe piste.

vendredi 28 décembre 2012

Noël à Ushuaïa...

L'asado à El Calafate

Le repas du réveillon

Avec José, notre hôte

Monique et Martine dégustent des empanadas aux langoustes pour le repas de Noël
Nous étions logés à l'hôtel Aonikenk à quelques quadras de la rue principal, mais beaucoup plus haut. Ce petit hôtel était géré par José, un espagnol de Salamanque établi à Ushuaïa de longue date. Pour le réveillon de Noël, nous avons cherché un peu dans les restaurants de la ville : beaucoup étaient fermés, d'autres proposaient des repas chers et peu originaux. Nous avons décidé de nous l'organiser nous-même. Au menu  « tabla de fiambre y quéso » pour l'apéritif accompagné d'un vin blanc doux Argentin. Puis lomo de bœuf (sorte de filet complet, coupé en tranches et grillé) servi avec un gratin dauphinois et une bouteille de cabernet Sauvignon argentin. Fromage et un gâteau local en dessert à base de fruits secs et de dulce de leche... José avait fait cuire de l'agneau et des légumes pour d'autres résidents. Nous avons donc partagé des plats avec deux couples d'Argentins, un couple de Brésiliens, un couple d'allemands installés au Salvador, José et son fils. Après le dessert sont arrivées pleins de douceurs sur la table, dont un nougat de chez Hélène qui est devenu le nougat provençal « lo mas austral del mundo !»
Le lendemain, repas de Noël, on a rejoint El Calafate en avion où on est arrivé vers midi... Le temps de s'installer à l'hôtel, on est redescendu en ville où peu de magasins étaient ouverts... On a donc mangé deux empanadas assis sur le trottoir en buvant une bouteille d'eau ! Heureusement que le soir était prévu un asado à l'hôtel...

jeudi 27 décembre 2012

Ushuaïa : le parc national

Nous avons gardé la voiture un dia de mas et en avons profité pour nous rendre au Parque Nacional, à quelques kilomètres d'Ushuaia. Situé à la frontière de Chili et en bordure du canal de Beaggle, le parc offre des paysages fantastiques. Sur fond de montagnes enneigées, différents lacs se déversent les uns dans les autres par des petits torrents et des rivières. C'est le paradis des castors ! Ces castors ont été introduits en Patagonie par le ministère de la marine en 1946 qui en importa 25 couples depuis le Canada. Sans prédateurs, sans concurrents ceux-ci se sont développés à la vitesse grand V. Faisant moins froid ici, leur fourrure est devenue moins épaisse au bout de deux générations, ils n'ont plus été chassés. Du coup les ravages causés par ces bestioles sont énormes : forêts dévastées, rivières détournées... Dans le parc, leur nombre est sous contrôle grace à des prélévements et on peut observer leurs barrages et leur habitat. Difficile d'en apercevoir, car ils sortent surtout la nuit qui est particulièrement courte en ce moment...

Un barrage de castor

Un des nombreux arbres rongés

El pan de l'Indio : une maladie de l'arbre mangée par les locaux

Le seul castor que l'on a vu saisi par Monique

mercredi 26 décembre 2012

El cabo San Pablo

Sur les conseils de José, notre hôte à Ushuaïa, nous sommes partis pour la journée au Cabo San Pablo. Le voyage a commencé par l'ascencion du Paso Garibaldi, col qui permet de franchir les derniers sommets de la cordillère. Ensuite nous avons roulé un bon moment vers le nord, dans une sorte de pampa faite de prairies alternant avec des forêts. On longe des lacs, le paysage est superbe. On prend ensuite une piste (pendant 40 kilomètres) qui là aussi traverse des bois et des prairies. On croise de nombreux guanacos (sorte de lamas locaux), quelques zorros... Nous observons les guanacos qui nous observent aussi : ils sont très curieux et après s'être enfuis reviennent rapidement.
On pique-nique au bord d'une rivière où on prend le temps de poser quelques mouches avec Baoù, mais sans succès. On reprend la route, traverse quelques haciendas et parvenons enfin au rivage Atlantique où rouille paisiblement la carcasse d'un vieux cargo, le Desdemonia... Le paysage est surréaliste. La lande est battue par les vents, un couple d'Argentins récupère des algues, et ce bateau échoué...

mardi 25 décembre 2012

L'île aux pingouins

De Ushuaïa, nous sommes allés visiter l'Estancia Haberton, la plus ancienne de la Terre de feu. Elle a été créée par un pasteur Anglais que le gouvernement Argentin a dédommagé en lui donnant des terres lors de la cration du parc national... Elle est gérée actuellemnt par ses descendants qui s'avèrent être de nos lointains cousins : la famille Goodall ! L'estancia était autrefois consacrée à l'élevage (bovin et ovin) et centre désormais son activité sur le tourisme. Elle abrite un petit musée consacré aux cétacés et aux autres mammifères marins. De là, nous avons embarqué sur un Zodiac pour une petite virée sur l'île del Martillo véritable sanctuaire de pingouins. En fait de pingouins, il s'agit de manchots : les pingouins volent et vivent dans l'hémisphère nord alors que les manchots ne volent pas et vivent dans l'hémisphère sud. Mais les anglais (encore eux) entretiennent la confusion en appelant « pinguins » les manchots...Les Espagnols aussi utilisent « Pinguinos » et cette île est une pinguinera. On y rencontre essentiellement deux sortes de pingouins, enfin des manchots (vous suivez?) le pingouin de Papou et le pingouin de Magellan. Ces derniers, les plus nombreux viennent sur l'île pour s'y reproduire et creusent un terrier pour y pondre leur œuf. Celui de Papou, lui, construit un nid avec des pierres. Et au milieu de tous ces petits pingouins trône un seul pingouin Royal, sorte de géant solitaire semblant veiller sur ses vassaux...
Nous avons pu débarquer sur l'île et déambuler entre les oiseaux, encadrés par une guide très vigilante afin de déranger le moins possible ces animaux pas du tout perturbés... 




dimanche 23 décembre 2012

Noël

Toute l'équipe du Toucan souhaite à tous ses lecteurs, famille, amis ou autres un joyeux noël depuis Ushuaïa !

 

Ushuaïa : le bout du monde...

On est parti depuis 2 mois, on a fait 15 000 km pour se retrouver ici le soir du 21 juin, solstice d'été et y faire la fête... Mais de fête ; nenni ! On s'est consolé autour d'une bouteille de Torrontés...
Seulement un jour interminable, alors promis, on dansera le tango à Buenos Aires....


Je vous écris du bout du monde.... Je n'arrive pas encore à y croire, je suis à Ushuaïa ! On en avait beaucoup parlé … Et puis nous y voilà. Surprise parce qu'il y a des montagnes, alors que je l'avais imaginée plat, désertique. Le ciel est gris et bas, les températures sont basses, il a même neigé ! Les maisons sont colorées, en bois, les rues sont animées, les restos pleins, beaucoup de voitures qui klaxonnent... je l'avais imaginée silencieuse, enneigée presque désertique. C'est une ville portuaire vivante, commerçante. Les habitants y sont accueillants, gentils. Je ne suis pas déçue du tout, je suis heureuse d'être là aujourd'hui.
Martine

Ce bout du monde tant rêvé m'a enchantée : beaucoup plus montagneux que je ne l'imaginais, beaucoup moins venté, mais on n'a pas tout vu ! Une température aussi basse que je le pensais, des paysages que l'on a du mal à quitter des yeux, une île peuplée de pingouins que l'on a approchés à moins de trois mètres, et demain ???
Monique

Au bout du monde entouré de montagnes enneigées, magnifiques ces sommets de blanc vétus, ces arroyos qui dévalent les pentes en cascades. Le castor placide qui part se cacher dans la forêt, ces bandurias aux cris si carastéristiques : voici quelques clichés de cette région qui nous réserve plein d'autres surprises...
Baoù

Depuis le temps que j'en rêvais : voir le bout du monde ! Approcher du bord de la carte sans trop se pencher pour ne pas tomber, regarder de l'autre côté... Maintenant je peux vous dire, on ne peut pas, ici aussi il y a un horizon, même s'il est barré par de superbes montagnes enneigées.Un horizon qui donne encore envie d'aller voir derrière. Ushuaïa, je peux désormais mettre des images sur ce nom mythique et quelles images : un petit port perdu au fond d'une baie dominée par des neiges éternelles, des reflets, des couleurs : le bonheur !
Thierry







jeudi 20 décembre 2012

Le Perito Moreno

Fin du monde J-1 ! Je ne sais pas si c'est cela qui s'annonce mais en visitant le Périto Moréno on a eu un temps de veille de fin du monde ! Un vent violent, de la neige, de la pluie, du soleil : une grande panique ! Le Périto Moréno est un immense glacier (30 kilomètres de long, un front de 5000 mètres et une hauteur de 60 mètres!) qui contrairement à beaucoup d'autres continue à avancer. Il avance tellement qu'il rejoint la péninsule de Magellanes en obstruant complètement la rivière. Celle ci monte, attaque la base puis finit par percer un tunnel... Au bout de quelque temps ce « pont » s'effondre et tout est à recommencer. Cet événement se produit en moyenne tous les quatre ans, mais le dernier s'est produit en mars 2012 et le prochain sera pour le mois de mars de cette année ce qui tendrait à montrer qu'il avance encore plus rapidement en ce moment... Lors de notre passage, le tunnel est percé, et de grosses masses de glace s'effondrent dans l'eau avec un bruit de tonnerre... La visite commence par une petite randonnée qui nous fait longer le lac et découvrir le glacier, puis on embraque sur une vedette et on vient le frôler. Enfin on termine par une promenade sur les passerelles qui ont été construites sur le promontoire rocheux qui lui fait face : c'est géant d'autant que c'est le moment que choisit le soleil pour percer. Le spectacle est fabuleux : il y a des bleus incroyables, ça bouge, craque, bref c'est sacrément vivant !

Le glacier vu d'avion (Photo Wikipédia)


mercredi 19 décembre 2012

La lagune de Nimez

Ca y est, nous sommes à El Calafate, de retour en Argentine, toujours en Patagonie. C'est d'ici que nous allons voir le glacier Perito Moreno. En attendant aujoud'hui nous sommes allés dans une petite réserve, la lagune Nimez où nous avons pu admirer quantité d'oiseaux...


Les canaux de Patagonie

Le trajet Navimag
Il n'existe pas de route au Chili, pour rejoindre le nord de la Patagonie (Puerto Montt) au sud (Puerto Natales et Punta Arenas). La seule solution est de passer par l'Argentine ou de prendre le ferry. La compagnie Navimag assure ce trajet qui dure quatre jours une fois par semaine. Le navire, Evangelistas, chargé de véhicules (neufs pour la plupart) et de marchandises, accueille aussi plus d'une centaine de passagers, touristes en grande majorité... La traversée emprunte presque tout le temps les canaux de Patagonie, mais aussi un passage de douze heures dans le Pacifique qui peut s'avérer délicat lorsque souffle le vent du sud-est... Un arrêt est prévu pour ravitailler un petit port de pêche, Puerto Eden qui compte 90 habitants...
On a traversé des paysages magnifiques fait de montagnes enneigées, de fjords, de cascades et de glaciers. Le bateau se détourne même une fois pour aller au pied d'un glacier au fond d'un fjord : magique ! On a vu quelques animaux, loutres, dauphins, lions de mer, des oiseaux mais pas de baleine...
La partie pleine mer n'a pas été trop agitée, et nous l'avons bien supportée, à part Monique un peu malade et Martine barbouillée...

mardi 18 décembre 2012

Puerto Varas (suite)

Le troisième jour, pendant que Baoù et Thierry sont à la pêche (cf. post précédent), les filles vont randonner : une petite marche facile, de presque quatre heures, qui démarre du lac de Todos Los Santos, bifurque vers le volcan Osorno enneigé, traverse une forêt luxuriante, de petits rios qui coulent entre des falaises de cendres noires... Après quatre averses et deux rayons et demi de soleil, les filles reviennent sur la plage du lac, enchantées. Le jeudi, est programmée la traversée du Lago de todos los santos de Petrohue à Peulla. C'est un des moyens pour rejoindre Bariloche et l'Argentine en alternant bus et traversées en bateau. Nous on s'y rend en voiture et en chemin, on s'arrête aux Saltos de Pétrohué, de superbes cascades. Un amas de roches volcaniques barre le cours tumultueux du Rio Pétrohué et provoque d'impressionnantes chutes. C'est le point final de la migration des saumons, qui arrivant du Pacifique ne peuvent franchir ce dernier obstacle. L'eau est transparente, d'un bleu profond et dévale avec force plusieurs toboggans... Quelques kilomètres plus loin, nous voilà au port de Pétrohué, où nous embarquons. La traversée dure une heure et demie sur des eaux émeraude et dans n paysage magnifique. Le lac est entouré de volcans aux sommets enneigés, malheureusement le temps maussade ne permet pas toujours d'en jouir... A Peulla, on mange un morceau, on va voir une cascade puis boire un café dans l'unique hôtel restaurant du village. Cet établissement, comme les bateaux, comme les bus, comme l'accrobranche appartient à la même compagnie familiale, créée par un émigrant suisse venu s'installer au début du XXème siècle. Ils sont aussi propriétaires d'une superbe île au milieu du lac.. Difficile de leur échapper... On rentre de cette superbe promenade assez tôt pour lancer trois mouches et fêter dignement l'anniversaire de Monique... 

lundi 17 décembre 2012

Pêche...

La cabane que l'on a choisie (au hasard...) est située dans un lodge de pêche au bord du Rio Maullin, rivière réputée comme un haut lieu de la pêche à la truite au Chili.. Marcello, le propriétaire et guide de pêche à ses heures nous y a très gentiment reçu. Nous avons commencé à pêcher à la mouche sèche avec des fortunes diverses. Le rio est profond avec beaucoup de courant et quelques plans plus calmes dans lesquels on voit de nombreux gobages, mais pas facile d'y poser nos mouches. Notamment en raison d'une technique encore approximative, de sautes de vent et de quelques arbustes qui traversent derrière nous lorsque l'on pêche (et même du chien que j'ai réussi à crocheter à l'oreille)... Mais les conseils avisés de Marcello (technique de lancer et choix des mouches : caddis elk et caddis godard) nous font progresser. Nous observons aussi beaucoup Marcello et lorsqu'on le voit pêcher il nous semble que c'est si facile... Lorsque nous avons voulu manger des truites, il est venu cinq minutes devant nous et en a sorti une grosse, puis nous a demandé d'en attraper d'autres... Voyant le temps passer, il est revenu, a pris nos cannes et en cinq minutes en a ferré une pour Baoù et une pour moi, aux endroits où nous nous escrimions depuis un bon bout de temps... Mais nous progressons et Baoù en a sorti quatre et moi deux...
Nous avons aussi programmé une journée complète en barque du lac jusqu'au lodge. Avec un guide Nicolas aux rames nous nous plaçons un à l'avant et un à l'arrière du bateau. Journée très intense mais très riche où on va traquer la trucha jusque dans ses derniers retranchements (Trucha arcos, marron, farionella)... On lance de mieux en mieux et on va sortir finalement 9 poissons pour en garder 3 : le superbe saumon ferré par Baoù et une truite et un saumon plus petit ferrés par moi. Le soir au menu céviche de saumon et truite et on garde le plus gros saumon pour le lendemain...
On ira mesurer (avec succès) nos progrès le soir même à la mouche sèche : on lance suffisamment loin maintenant pour poser nos mouches au-delà du courant ,là où ont lieu le maximum de gobages. On fait bien rire Marcello en lui disant que c'est pour se reposer de la journée de pêche que l'on lance quelques mouches...En tout, on a fait une vingtaine de poissons, ce qui est déjà pas mal pour la saison, mais on s'est surtout bien régalé...


jeudi 13 décembre 2012

Démystification

Chiloé est une terre de légende, et l'une d'entre elles conte l'histoire du Trauco. Cet être assez ignoble souvent représenté comme un gnome est capable de prendre l'apparence d'un beau jeune homme pour séduire les femmes pendant leur sommeil. On pense qu'il s'agit d'une légende toute féminine qui permettait aux femmes de marins d'expliquer une grossesse à leurs maris partis depuis parfois plusieurs années travailler en Argentine... Elles auraient été séduites à l'insu de leur plein gré... Or nous sommes en mesure de prouver qu'il ne s'agit pas d'une légende puisque nous avons surpris l'être en question quelques instants avant qu'il ne passe à l'action, comme en témoigne notre photo !


mercredi 12 décembre 2012

Puerto Varas

Le volcan Osorno et le lac Llanquihue

Le sommet d'Osorno



Le rio Maullin devant notre cabane
C'est là que nous avons récupéré les Baoù, Alain et Monique... A partir de là le voyage continue à quatre. Pour leur permettre de s'acclimater, nous avons loué une cabane, dans un lodge de pêche au bord du Rio Maullin, à cinq kilomètres de Puerto Varas. Au programme, découverte de la région (lacs et volcans), randonnées, croisière sur un lac et, éventuellement, si on dispose d'un peu de temps libre, pourquoi pas, un peu de pêche à la mouche... Malheureusement, l'arrivée des Vauclusiens correspond (le hasard?) à une période de mauvais temps. Pluie, vent, froid sont au rendez-vous ce qui va nous obliger à modifier quelque peu nos intentions... Pour la pêche, un post spécial lui sera consacré, pour le reste le premier jour nous avons fait le tour du lac de en voiture. Arrivés au pied du volcan Osorno, une éclaircie le dégage en partie alors nous en attaquons l'ascension, toujours en voiture. Elle nous mène par une petite route étroite, sinueuse et très pentue, jusqu'à une station de ski où nous sommes accueillis par le vent et le froid : aussi nous renonçons à prendre le télésiège qui en trois tronçons aurait du nous emmener aux neiges éternelles... Après la descente nous prenons un frugal pique nique sur la plage avant de continuer notre boucle. Elle nous mène par des pistes dans des paysages fabuleux, d'immenses prairies parsemées de vieilles fermes surplombent le lac... Nous terminons le tour par Frutillar et Llanquihue. Le lendemain, il pleut, du coup nous annulons la randonnée et nous allons à Angelmo, petit port à côté de Puerto Montt pour y déguster les produits de la mer : curanto, puche, paila... Baou essaie d'apprivoiser un lion de mer mais celui-ci n'est pas d'accord... Toujours sous la pluie, nous poursuivons vers Maullin, petit village de pêcheurs posé à l'estuaire du rio, au bord du Pacifique : peu de lumières pour les photos, mais joli quand même...

lundi 10 décembre 2012

Chiloé : les maisons à écailles

Les maison traditionnelles de Chiloé sont aussi vraiment spéciales. Elles sont construites en bois selon une technique ancienne mais qui a fait ses preuves. Il y a d'abord des pilotis (en bois très dur à l'origine, en béton actuellement) puis une ossature en madriers. A l'intérieur sont clouées des planches horizontales qui vont faire office de contre cloisons. Elles restent apparentes et participent à la décoration. A l'extérieur, une deuxième série de planches sont clouées soit obliquement soit parfois verticalement. Et puis ces planches extérieures sont recouvertes de petites pièces en bois dur local : l'alerce. Ce bois originaire de l'île est très ancien ; il peut vivre jusqu'à 4000 ans. Il est maintenant protégé. Ces pièces sont appelées « tuiles d'alerce ». Elles sont clouées jointivement formant une mosaïque particulièrement étanche à la pluie. De différentes formes, ces tuiles peuvent être vernies ou encore peintes de couleurs vives mais donnent aux maisons locales cet aspect si particulier. Les églises aussi sont originales, elles sont toutes classées et certaines inscrites au patrimoine mondial de l'Unesco. Construites en bois, souvent recouvertes d'écailles mais parfois de tôles, elles sont très longues. Seule la façade est décorée, souvent peinte de couleur vive et l'intérieur en bois est très sobre.


dimanche 9 décembre 2012

Chiloé

Après le Chili des déserts, après le Chili des montagnes, voici enfin le Chili de la mer. Et c'est à Chiloé que l'on rencontre la mer !
L'île de Chiloé se trouve dans le Pacifique à l'ouest et au sud de Puerto Montt au nord de la Patagonie. Elle est formé d'une île principale de 200 km de long et d'une myriade d'autres îles plus ou moins étendues. On y accède au nord par un bac et une traversée d'une demie heure. Une route principale, sorte d'épine dorsale la traverse du nord au sud et quelques pistes en partent pour desservir les petits villages. La partie sud ouest est presque entièrement couverte par un parc naturel. C'est de cette île qu'est originaire Francisco Coloane et il retrace dans nombreux de ses romans la vie des Chilotes, qui furent de grands marins et pêcheurs de morues. De la pêche, Chiloé a gardé la culture mais son activité s'est maintenant orienté vers l'aquaculture et on y dénombre beaucoup d'élevages de saumons... Face à cette industrialisation de la pêche, les petites entreprises ont du mal à résister surtout que l'élevage détruit une bonne partie de la réserve indigène... L'île est également couverte de pâturages et l'élevage est bien présent. D'ailleurs nous avons goûté le premier jour une des spécialités locales : du saumon avec de la saucisse et du fromage fondu ! Surprenant ! Heureusement qu'en entrée on a mangé un plateau d’huîtres avec une bouteille de blanc...
C'est à Chiloé que sont apparues les premières fermes d'agrotourisme et nous avons dormi dans deux d'entre elles. Chez Mirella à Tenaun, petite maison en bois sur la plage, et chez Flavia, ostréicultrice, encore une petite maison perdue sur la lande au bout d'une vingtaine de kilomètres de piste,sur la presqu'île de Lacuy. Chaque fois nous avons mangé à la table des propriétaires et ce fut l'occasion d'échanges passionnants ! Le mari de Mirella, pêcheur, nous a emmenés dans de petites îles au large de Tenaun : nous avons pu admirer la faune et nous approcher des parcs à saumon. Nous avons passé trois jours très agréables dans cette île, souvent sous le soleil (ce qui est rare), à profiter de la mer et de ses produits : huîtres, paila marina (bouillon de fruits de mer et de coquillages) et des paysages somptueux...



samedi 8 décembre 2012

Les indiens Mapuches


En entrant en Auricanie, neuvième région du Chili, on entre en territoire des indiens Mapuche . Ces indiens considérés comme les premiers habitants du Chili.. Leur nom vient de « mapu » la terre et « che » les gens, et ils étaient déjà là (ou -000 ans avant notre ère. Lorsque à partir de 1450 les Incas commencent leur politique d'expansion, ils se heurtent aux Mapuche sur le rio Maule qui deviendra la limite sud de leur territoire. Ils résistent également aux Espagnols en leur infligeant de cruelles défaites. Un traité est alors signé promettant l'indépendance aux indiens. Mais les espagnols ne le respectent pas (Guillaume, les espagnols seraient-ils aussi fourbes que les Anglais ?) et commettent des incursions en territoire indien s'emparant de prisonniers vendus comme esclaves...En 1868, les Chiliens devenus indépendants tentent de reprendre par la force ces territoires. C'est une véritable guerre qui commence qui verra la lutte acharnée des Indiens. La colonisation est à son apogée et un nouveau soulèvement des Indiens en 1881 restera une des grandes dates de la résistance Mapuche. Cette date est par contre absente de l'histoire officielle chiliennes. Après la guerre du Pacifique, surfant sur une vague nationaliste, l'état chilien s'approprie toutes les terres n'ayant pas de propriétaires capables de prouver leur possession ! Résultat 995% des Mapuches sont dépossédés de terre qui sont revendues aux colons...Plus récemment Frei, puis Allende font voter des lois indigènes visant à restituer au peuple Mapuche les terres qui lui reviennent... Mais le printemps sera court et sous Pinochet, les terres leur sont reprises...Plusieurs dirigeants sont torturés et assassinés. Avec le retour de la démocratie, de nouvelles lois sont votés mais leur application reste longue. Aussi le mouvement revendicatif reste très présent. On en voit les traces sur les murs des villes et des affiches appellent régulièrement à des marches. La culture Mapuche est très présente avec un artisanat basé sur la vannerie et le travail du bois. Lorsque on s'enfonce vers les montagnes de l'est, on croise de plus en plus de Chiliens typés indiens, même si les Mapuche sont plus grands que les amérindiens que l'on a croisé en Guyane ou au Brésil, et ils ont des traits qui rappellent ceux des Indiens d'Amérique du Nord.

mercredi 5 décembre 2012

Villarica et l'Araucanie

On pourrait tout aussi bien croire que l'on a changé de pays tant les paysages sont maintenant différents. Aux plateaux arides, aux déserts crevassés ont succédé des vallées fertiles, des torrents, des près et des montagnes boisées. C'est vrai qu'entre San Pédro et Santiago nous avons parcouru 1700 kilomètres en 24 heures et que nous en avons ajouté 600 vers le sud en rejoignant Témuco, capitale de l'Araucanie ou neuvième région. Les pâturages et les champs de blé ont remplacé les vergers de la région de la capitale, mais en continuant plein est vers la cordillère on a encore changé de registre. Villarica où nous nous installons pour 4 jours est posée au bord d'un lac dominé par la masse majestueuse et enneigée du volcan éponyme... A l'autre bout du lac se dresse Pucon (jumelé avec la ville bretonne Tumoer) et entre les deux une myriade de cabanes (sortes de gîtes) hôtels et autres campings. Construits en bois comme des chalets suisses ils donnent au paysage des faux airs d'alpages... C'est très vert (et on comprend pourquoi car il pleut...) très propre, pimpant. Les accès aux lacs et aux rivières sont très difficiles car ce sont partout des terrains privés. Lorsque l'accès est autorisé, il est très difficile de stationner...
Dans les champs outre les habituelles vaches et autres moutons, on remarque de très nombreux ibis à face noire, une variété d'ibis endémique... Nous nous sommes posés ici pour profiter un peu avec au programme : randonnées, pêche, bains en eau chaude. Nous sommes logés à « La torre Suiza », une auberge de jeunesse très sympa. Mais le mauvais temps qui s'est installé sur la région va quelque peu bouleverser nos plans... Nous allons toutefois entre les gouttes réussir à pêcher (voir post précédent), nous baigner aux thermes de Los Pozones. C'est une succession de bassins creusés dans les rochers avec de l'eau plus ou moins chaude : de l'agréable à l'insupportable. On y reste presque deux heures malgré la pluie... Enfin on réussit la dernière matinée à faire le « sendero del mirador y de los crateros ». Superbe randonnée à flanc de volcan qui nous amène à une série de cratères après avoir traversé des champs de cendres, des coulées de lave solidifiées, puis une forêt exubérante... Dans le guide ils l'annoncent pour une heure trente, mais c'est seulement l'aller Après il nous faudra cravacher toute l'après-midi pour parvenir à rendre la voiture (chevrolet Sony?!?) à l'heure, c'est à dire 18h. Au moment d'arriver chez Avis, on se rend compte que l'on a oublié de faire le plein, il nous reste une demi-heure et pas moyen de trouver une station service...Finalement, on parvient au garage, il est 18 heures moins cinq !



dimanche 2 décembre 2012

Pêche à Villarica

Je commençais à me demander si je ne transportais pas canne et moulinet pour des prunes... Pas un filet d'eau dans les rivières du Nord de l'Argentine... Même chose en Bolivie où nous n'avons commencé à apercevoir de l'eau qu'à Santa Cruz, et nous n'y étions que pour quelques heures... A Uyuni, nous avons trouvé le désert et nous y sommes restés jusqu'à San Pedro, et là les moindres points d'eau, c'était de l'eau salée ! Alors à part la morue et les anchois au sel, on n'y trouvait pas beaucoup de poissons... En descendant dans le sud on a commencé croiser des rivières et des lacs. A Villarica, au bord d'un grand lac, j'ai cherché une boutique de pêche.Rien ! Le pescador chez qui je suis rentré était... un poissonnier, mais il m'a mis en contact avec un pêcheur, plutôt une sorte de guide de pêche. Il m'a emmené dans sa barque, plate, aux bords et à la proue relevés, qu'il dirige avec des avirons. D'abord dans le lac, puis dans le rio que nous avons descendu, franchissant des rapides à maintes reprises. Il m'a passé une mouche noyée locale, m'a expliqué quelques tactiques et assez rapidement je me suis mis à attraper du poisson. Six belles truites amenées à bord, pour quatre conservées et plus d'une dizaine manquées. Au bout de trois heures, nous avons accosté et avons chargé la barque sur un 4X4 qui nous a ramené à Villarica. A l'arrivée, en deux temps trois mouvements, mon guide m'a sorti les filets des deux plus grosses truites (environ 40 cm) et a conservé les deux plus petites pour lui. Superbe première journée de pêche !

samedi 1 décembre 2012

Santiago

Santiago est comme toute les grandes villes d 'Amérique du sud : grouillante, bruyante.. Animée au delà du raisonnable, elle alterne grandes avenues, quartiers commerçants (extraordinaire rue où toutes les échoppes vendent, réparent bobines, rotors et autres alternateurs!), petite places tranquilles, rues mornes, parcs majestueux. Nous, nous y avons fait un pèlerinage historique. Pour nous, Santiago, c'est l'autre 11 septembre, celui du coup d'état de Pinochet. Nous avions 18 ans et c'est à ce moment là que le Chili est devenu une réalité.. Les chansons de Quilapayun, n'ont jamais pu nous faire oublier Victor Jara qui a eu les mains tranchées avant d'être abattu dans le stade national de Santiago...Aussi nous avons passé une grande partie de la journée au musée de la mémoire et des droits de l'homme... Très émouvant, il retrace dans un grand bâtiment de béton, de verre et d'acier, les années noires de la dictature, du coup d'état de 1973 au « no » au référendum de 1988...Photos, documents filmés ou sonores, articles de presse ou objets divers viennent rappeler ce qu'a pu être l'oppression pour ces milliers de Chiliens. Les manipulations menées par la junte bien secondée par la presse éclatent aussi au grand jour... L'immense mur tapissé de centaines de portraits en noir et blanc de tous ces disparus nous serre le cœur, et nous restons un long moment, comme pétrifiés face à lui... Un seul regret cependant, les manipulations et les interventions des États Unis dans la période précédent le coup d'état sont passées sous silence... Au rez de chaussée nous avons l'exposition de deux séries d'un photographe Argentin Gustavo Germano : Distancia et Ausencia. Pour la première, il a retrouvé d'anciens républicains espagnols et les a photographiés dans une posture rappelant celle d'un ancien cliché ramené d 'Espagne.. La deuxième série est terrible, il a rencontré des familles de disparus Argentins, et en prenant modèle sur des photos anciennes, il reconstitue la même scène où ne reste que l'espace de ceux qui ont disparu. Et c'est comme s'il redonnait une épaisseur à tous ces disparus : ils ne sont plus là mais on les « voit » par la magie de la photo : bouleversant ! Heureusement que l'on était logé dans une auberge de jeunesse très vivante, sinon on aurait eu le moral dans les chaussettes...Cette superbe bâtisse du XIXème siècle restaurée avec beaucoup de goût accueille une trentaine de jeunes de tous pays qui ne pensent qu'à faire la fête : sympa... (même si pour certains d'entre eux, on était assez vieux pour être d'origine!) On a quitté Santiago sans regret, on nous avait tellement dit de faire attention qu'on était trop sur nos gardes. Cela ne nous a pas empêché de nous faire enfler par un chauffeur de taxi, de voir une nana se faire voler son sac, et un pickpocket faire tranquillement le tri dans le portefeuille qu'il venait de tirer...


vendredi 30 novembre 2012

Valparaiso, sur les traces de Cayetano Brulé...

C'est en hommage au détective moustachu de Roberto Ampuero que nos pas nous ont conduit à Valparaiso... Comme souvent dans ses romans, il ne faisait pas beau. Un ciel plombé recouvrait la ville et s'il ne nous a pas permis d'admirer pleinement les couleurs des maisons surplombant la baie, il a pu nous faire mesurer la mélancolie qui étreint souvent cet exilé cubain... Car la couche de couleur vive qui recouvre les pauvres maisons des cierros est souvent écaillée. Les maisons elle-mêmes entremêlées les unes aux autres, entassées le long des ravines, appuyées sur d'autres aussi fragiles menacent de s'écrouler à tout moment... Il en ressort une impression de pauvreté et de tristesse, renforcée par les multiples tags qui défigurent de nombreux édifices. Beaucoup d'artistes ont peint les murs de la ville, il y a même au cierro Bellavista un musée à ciel ouvert où sont exposés plusieurs de leurs oeuvres. Mais du coup, plein d'amateurs s'en sont donnés à cœur joie, taguant de nombreux murs et la plupart ne mérite pas le qualificatif d'artiste... Dans ce même quartier, se trouve une des trois maisons chiliennes de Pablo Neruda. Elle domine la baie et abrite un musée d'objets hétéroclites amassés par le prix Nobel de Littérature. On flâne un peu sur le port, sans avoir accès à la mer, en espérant que le voile gris se déchire, mais non, il nous faut reprendre le chemin de Santiago, sans avoir vu Valaparaiso éclairé d'un rayon de soleil... Dommage !
Pour en savoir plus sur Cayetano Brulé...



mercredi 28 novembre 2012

San Pedro de Atacama

Nous avons quitté la Bolivie à près de 4000 m d'altitude et après quelques kilomètres d'une descente prononcée, presque en ligne droite nous arrivons à San Pedro d'Atacama à (seulement) 2500 m. C'est une oasis nichée en plein désert, un des désert les plus arides du monde mais aussi un des plus beaux, où alternent des formations géologiques étranges (vallée de la lune, vallée de la mort...) des lagunes et le tout écrasé par la masse imposante des volcans qui l'entourent. Très touristique, presque toutes les maisons en adobe du village sont dédiées à une activité : tour opérateur, restaurant, souvenirs... Mais l'ambiance reste chaleureuse. C'était le trentième anniversaire de la commune lorsque nous sommes passés et il y avait plein d'animations, et de défilés : écoles, services municipaux, quartiers, pompiers...
Plein d'activités sont proposées aux touristes et nous avons choisi les lagunes de Cejar, pendant que Daniel et Joëlle optaient pour la vallée de la lune... Nous avons flotté dans une eau salée (concentration de 110 g de sel par litre) où il était tout simplement impossible de couler, avons plongé dans les Ojos del salar (bassins circulaires) puis avons admiré le coucher de soleil sur la dernière lagune en partageant un Pisco Sour avec des Chiliens, des Anglais et trois jeunes françaises du sud-ouest. Très bon souvenir, même si Thierry commence à en avoir un peu assez de la poussière...



mardi 27 novembre 2012

Les gens d'ici...

On a quitté la Bolivie et si on a beaucoup aimé ce pays c'est bien entendu pour la beauté de ses paysages, mais également pour la gentillesse des Boliviens. On vous a parlé de Armando et Claudia, nos accompagnateurs et responsables de la visite chez notre filleule, de Oscar, notre guide dans les mines, de Christophe, le consul qui nous accompagna toute une journée dans le cratère de Maragua.... Mais d'autres encore nous ont touché soit par leur gentillesse ou leur humour. La vie est difficile dans ce pays : c'est le système débrouille et ça fonctionne malgré tout. Il y a, à Sucre ce vieux monsieur de 82 ans qui tient avec sa femme, du même age, une toute petite épicerie où nous sommes allés nous servir parfois, et qui, nous voyant mettre nos lunettes pour le payer, nous demande notre age. Puis il nous explique que lui, à 82 ans, il n'a pas besoin de lunettes, il lit, écrit, compte ses pièces... Et savez vous pourquoi ? nous demande-t-il , parce qu'il a bu le lait maternel, tout petit, et c'est pour cela qu'il est encore aujourd'hui jeune et en forme ! Ce chauffeur de taxi à Santa Cruz qui nous explique que l'on ne peut pas reprocher aux conducteurs de conduire trop vite, puisque il n'y a aucun panneau de signalisation dans ce pays. Avec beaucoup d'humour, il raconte que la police bolivienne est corrompu à 99 % et si on a de la chance, on tombe sur le 1% qui reste. Dans l'autre cas, si vous avez dérogé à la loi 55, et bien vous leur devez 55 bolivianos !...Et si c'est la loi 319... Et ces deux gamins qui ont apostrophé Thierry sur la plaza 25 de Mayo à Sucre, pour cirer ses chaussures qui étaient, il est vrai, très « succia » ! Impossible de leur échapper, ils avaient là l'occasion de montrer leur savoir faire tant les chaussures étaient poussiéreuses. Chacun une chaussure :elles sont devenues méconnaissables, presque neuves. Ils travaillent la demie journée et vont à l'école l'autre demie journée.... à vérifier ! Il donne une partie de l'argent gagné à leur maman, ce sont essentiellement des touristes qui les font travailler... Ils sont repartis, ravis en partageant leurs bolivianos bien gagnés !.... Et Gilbert, notre chauffeur guide sur le salar de Uyuni, d'une gentillesse exquise, qui prenait le temps de tout nous expliquer, qui prévenait nos désirs et s'arrêtait dès qu'il lui semblait que l'on voulait prendre une photo... On pourrait citer également la sympathique dame chargée du recensement, ou le gérant de l'hôtel de Uyuni ne sachant plus quoi faire pour nous être agréable malgré le « blocus »... On pense que tous se sont appropriés la devise de Oscar qui nous a fait découvrir la mine : « On ne peut pas, cela n'existe pas ! »

Gilbert et Martine

Bien étonnés d'apprendre que je n'avais pas ciré mes chaussures depuis 2010 !

Oscar et Thierry...

lundi 26 novembre 2012

Le Salar de Uyuni et le sud Lipez

Nous sommes partis pour un circuit de trois jours à travers le salar de Uyuni avec une arrivée prévue à San Pedro de Atacama, au Chili. Nous nous sommes greffés sur le circuit privé de Joëlle et Daniel, un couple de français sympas rencontrés à Sucre. Ils avaient réservé par Ayala un circuit avec arrêts dans une chaîne d'hôtels étonnants : Taïka...
Nous avons traversé une collection incroyable de paysages différents : du désert de sel, aux chaînes volcaniques, en passant par des lagunes de toutes couleurs, ce fut un régal permanent pour les yeux. Mieux qu'un long discours, ce sont les photos qui suivent qui devraient vous donner une petite idée de tout ce qui a pu nous émerveiller...




dimanche 25 novembre 2012

Uyuni, ville fantôme

Posée en bordure du désert, Uyuni a habituellement des airs de ville fantôme. Quelques dizaines de rues se croisent perpendiculairement et semblent se dissoudre dans le néant à leurs extrémités. Deux sont particulièrement animées parce qu'y sont installées les hôtels et agences de tourisme qui proposent les circuits dans le salar. Dans les autres errent quelques chiens faméliques et quelques passants. Le vent qui souffle presque en permanence soulève des nuages de sable et de poussières et anime des sacs en plastique. Des sachets que l'on retrouve par milliers accrochés aux épines des arbustes à la périphérie de la ville lui donnant des allures de décharge. Sur toute la ville est posé un voile de poussière ! Bref pas l'endroit où on a envie de passer une semaine. Nous y sommes arrivés lundi, pressés par les menaces de blocage et le recensement de mercredi. Nous devons commencer notre circuit jeudi matin...Mardi finalement pas de blocage et on promène et visite normalement. Un peu d'internet, quelques achats et visite au cimetière des trains, un endroit surréaliste où sont entreposées les vieilles locomotives qui servaient au transport du minerai dans les années trente. Mercredi c'est le grand jour du recensement : tous les Boliviens doivent rester chez eux toute la journée et n'ont pas le droit de travailler. Du coup tout est fermé : magasins, restaurants, transports... La veille tout le monde s'est précipité au marché pour faire des provisions ce qui a provoqué une inflation des prix ! Au lever, surprise ! Il n'y a plus d'eau dans l'hôtel ! En fait l'électricité est coupée dans Uyuni (peut-être que la personne qui enclenche est bloquée chez elle!) et comme c'est une pompe qui alimente l'hôtel... Au petit déjeuner, nous sommes attablés avec des Anglaises, des Allemandes, des Indiens, des Israéliens et le gérant vient nous expliquer les problèmes d'eau. Il nous annonce aussi que l'on n 'a pas non plus le droit de sortir tant qu'on n'a pas été recensés ! Comme il ne parle pas anglais, et que nous sommes les seuls à comprendre l'espagnol, c'est Thierry qui est chargé de traduire... C'est approximatif mais apparemment tout le monde comprend... On passe un long moment penchés à la fenêtre, on peut voir les agents recenseurs, la police et quelques chiens.... Au bout d'un moment, on tente bien une sortie, mais la police veille et nous renvoie à l'hôtel... De toute façon, il n'y a que des touristes qui essaient de sortir. Maintenant c'est sûr, Uyuni est bien une ville fantôme...



A notre tour d'être recensés...


Potosi : la casa de la moneda

En parallèle avec l'extension des mines, la fabrication de monnaie s'est énormément développée à Potosi. La casa de la moneda en est le témoignage. Imposant bâtiment qui occupe un quadro complet, elle est désormais transformée en musée. Comme dans beaucoup de musées Boliviens, le prix d'entrée est plus élevé pour nous que pour les locaux... Il faut ajouter aussi 20 bolivianos pour le droit de prendre des photos. Le minerai arrivait directement du Cerro Rico dans les fonderies. Là, sur des feux de branchages et de crottes de lama, il était fondu et transformé en lingots. Puis les lingots étaient acheminés dans la salle des laminoirs. Énormes machines construites en Espagne en chêne vert, ces laminoirs étaient actionnés par quatre mulets. Le mouvement était transmis par un axe vertical à des engrenages qui faisaient tourner 4 laminoirs par machine. Chacun avait une épaisseur différente et permettait d'amener le lingot à une feuille de quelques millimètres d'épaisseur. Ensuite la monnaie était frappée, découpée à la cisaille puis son poids était contrôlé. Avec le temps ces opérations se sont modernisées et les machines ont été mues par la vapeur, puis par l'électricité... On peut voir dans le musée, toutes les machines des différentes époques, ainsi que les objets (poinçons, balances...) nécessaires à la fabrication. Une intéressante collection de pièces complète cette visite. Les premières pièces étaient frappées pour les Espagnols et elles quittaient Potosi deux fois par an (Saint Jean et Noël). Elles rejoignaient Callao (le port de Lima) en caravanes de lamas qui pouvaient compter plus de mille têtes. En bateau elles gagnaient Panama, étaient déchargées, et une fois sur la côte Atlantique, voguaient jusqu'à Séville... Il fallait 14 mois pour arriver à bon port ! Une autre route plus rapide passait par Buenos Aires, mais c'était celle de la contrebande, ce qui fait que l'on ne peut pas savoir avec exactitude quelle quantité d'argent a échappé à la Bolivie... De 1773 à 1825 étaient frappées ici les monnaies espagnoles puis au XIXème siècle les monnaies des Provinces unies du Rio de la Plata et enfin les monnaies Boliviennes de l'indépendance jusqu'en 1951. Quel déclin, quand on pense à la quantité de pièces sorties de cette maison et que l'on sait qu' actuellement les monnaies Boliviennes sont frappées au Chili et les billets imprimés au Canada !

samedi 24 novembre 2012

Dans les mines de Potosi

Les mines d'argent et d'étain sont toujours en activité, et quelques mineurs proposent même de les visiter mais nous avions deux excellentes raisons pour ne pas effectuer cette visite. La première est d'ordre éthique. Comment peut-on aller jouer les touristes dans une mine où de nombreux boliviens souffrent chaque jour ? Hommes, femmes, enfants (en alternance avec l'école qui pratique la double vacation) passent de huit à vingt-quatre heures enfermée dans des galeries où les écarts de température peuvent être énormes. Ils y respirent toutes sortes de poussières et de gaz toxiques et y effectuent un travail de bagnard. Seuls l'alcool et la coca leur permet de tenir le coup. L'espérance de vie n'excède pas 45 ans...
La seconde est plus terre à terre, nous avions tous les deux les caguettes ! Si Martine avait bien surmonté notre première expérience spéléologique dans le Ventoux, cela avait été beaucoup plus difficile pour moi ! Aussi nous étions bien décidés de vous parles des mines en vous renvoyant sur l'article de Caro et Lolo sur leur blog... Et puis, il a suffi de la rencontre avec un couple de Français ce matin au petit déjeuner pour que nous nous laissions convaincre. D'abord on était dimanche et le dimanche,il y a très peu de mineurs qui travaillent, et les guides mineurs qu'ils nous ont conseillés étaient très attentifs.
La visite commence donc par un déguisement de mineur (bottes, pantalon, veste et casque avec une lampe), puis on se rend dans l'entreprise qui traite les minéraux extraits par les mineurs, d'abord avec un concassage et dépôt, puis traitement chimique. Ensuite nous passons par une épicerie spécialisé (sorte d'Hélène spécial mine) où nous achetons les offrandes pour les mineurs que l'on devrait croiser. On en profite pour boire l'alcool des mineurs en en versant quelques gouttes sur le sol pour demander la protection de Pachamama. Il s'agit d'alcool potable !?! qui titre 96 ° ! Nous achetons de la dynamite, du jus de fruit pour tout le groupe : il n'y a que quatre mineurs au fond aujourd'hui contre deux cents habituellement ! Sur place on y ajoutera de l'eau et quelques feuilles de coca. Ensuite on grimpe sur le Cerro et nous voici arrivés devant la mine. L'entrée semble plutôt bien étayée et c'est finalement assez confiants que l'on entre. Au bout de quelques centaines de mètres, déjà ce n'est plus pareil : il faut sans cesse faire attention où on met les pieds et les coups sur la tête sont fréquents ! Enfin plus fréquents pour certains... On s’arrête au bout d'un moment pour honorer Tio, la divinité indienne qui veille sur les mineurs. Les Espagnols l'appelaient diable, mais pour les indiens il est plutôt un bienfaiteur. Il symbolise la fertilité, la chance, la protection. Oscar, notre guide lui allume une cigarette qu'il fumera pendant notre présence. On continue à s'enfoncer sous terre et les passages deviennent de plus en plus étroits. L'air frais de l'extérieur est maintenant remplacé par des bouffées d'air chaud et il est de plus en plus difficile de respirer. Un chariot poussé par deux mineurs passe à vive allure et soulève un nuage de poussière. Nous arrivons ensuite à l'endroit où deux mineurs remplissent leur wagonnet. Ils hissent au moyen d'un treuil rudimentaire des sacs d'une trentaine de kilos de minerai qui provient de la galerie d'en dessous. Lorsque le wagonnet est plein ils le poussent à vive allure vers la sortie. Ces quatre mineurs qui travaillent sont « propriétaires » de leur secteur et se partagent les bénéfices. Ils peuvent espérer gagner jusqu'à 2000 bolivianos par mois (250 euros). Un mineur indépendant gagne en moyenne 800 bolivianos, cela dépend de la quantité mais également de la qualité du minerai.
La visite se poursuit par une galerie très étroite qui plonge dans les entrailles de la mine. Mais avec Martine, un couple de Boliviens et un jeune français nous préférons attendre là le retour de nos compagnons... Le retour à l'air libre s'effectue par le même chemin dernière occasion pour éprouver la solidité du casque.
Il y a trois sortes de mines à Potosi : celles gérées par des multinationales (USA ou Canada) où les mineurs ont un salaire minimum et des avantages sociaux ; celles cogérées par des petites sociétés et l'état Bolivien, et enfin des coopératives où les mineurs ne sont payés qu'à la tâche...
En fin de compte, on a surmonté notre peur et reçu une belle leçon d'optimisme grâce à deux guides passionnés. Ils nous avaient bien expliqué qu'il y a deux mondes celui de la mine et le monde extérieur : dans la mine c'est solidarité, entrain, humour, sinon on ne tient pas...

Le Cerro Rico

La mine

L'entrée

Le tio





Ouf !!!!