Réunion

vendredi 30 novembre 2012

Valparaiso, sur les traces de Cayetano Brulé...

C'est en hommage au détective moustachu de Roberto Ampuero que nos pas nous ont conduit à Valparaiso... Comme souvent dans ses romans, il ne faisait pas beau. Un ciel plombé recouvrait la ville et s'il ne nous a pas permis d'admirer pleinement les couleurs des maisons surplombant la baie, il a pu nous faire mesurer la mélancolie qui étreint souvent cet exilé cubain... Car la couche de couleur vive qui recouvre les pauvres maisons des cierros est souvent écaillée. Les maisons elle-mêmes entremêlées les unes aux autres, entassées le long des ravines, appuyées sur d'autres aussi fragiles menacent de s'écrouler à tout moment... Il en ressort une impression de pauvreté et de tristesse, renforcée par les multiples tags qui défigurent de nombreux édifices. Beaucoup d'artistes ont peint les murs de la ville, il y a même au cierro Bellavista un musée à ciel ouvert où sont exposés plusieurs de leurs oeuvres. Mais du coup, plein d'amateurs s'en sont donnés à cœur joie, taguant de nombreux murs et la plupart ne mérite pas le qualificatif d'artiste... Dans ce même quartier, se trouve une des trois maisons chiliennes de Pablo Neruda. Elle domine la baie et abrite un musée d'objets hétéroclites amassés par le prix Nobel de Littérature. On flâne un peu sur le port, sans avoir accès à la mer, en espérant que le voile gris se déchire, mais non, il nous faut reprendre le chemin de Santiago, sans avoir vu Valaparaiso éclairé d'un rayon de soleil... Dommage !
Pour en savoir plus sur Cayetano Brulé...



mercredi 28 novembre 2012

San Pedro de Atacama

Nous avons quitté la Bolivie à près de 4000 m d'altitude et après quelques kilomètres d'une descente prononcée, presque en ligne droite nous arrivons à San Pedro d'Atacama à (seulement) 2500 m. C'est une oasis nichée en plein désert, un des désert les plus arides du monde mais aussi un des plus beaux, où alternent des formations géologiques étranges (vallée de la lune, vallée de la mort...) des lagunes et le tout écrasé par la masse imposante des volcans qui l'entourent. Très touristique, presque toutes les maisons en adobe du village sont dédiées à une activité : tour opérateur, restaurant, souvenirs... Mais l'ambiance reste chaleureuse. C'était le trentième anniversaire de la commune lorsque nous sommes passés et il y avait plein d'animations, et de défilés : écoles, services municipaux, quartiers, pompiers...
Plein d'activités sont proposées aux touristes et nous avons choisi les lagunes de Cejar, pendant que Daniel et Joëlle optaient pour la vallée de la lune... Nous avons flotté dans une eau salée (concentration de 110 g de sel par litre) où il était tout simplement impossible de couler, avons plongé dans les Ojos del salar (bassins circulaires) puis avons admiré le coucher de soleil sur la dernière lagune en partageant un Pisco Sour avec des Chiliens, des Anglais et trois jeunes françaises du sud-ouest. Très bon souvenir, même si Thierry commence à en avoir un peu assez de la poussière...



mardi 27 novembre 2012

Les gens d'ici...

On a quitté la Bolivie et si on a beaucoup aimé ce pays c'est bien entendu pour la beauté de ses paysages, mais également pour la gentillesse des Boliviens. On vous a parlé de Armando et Claudia, nos accompagnateurs et responsables de la visite chez notre filleule, de Oscar, notre guide dans les mines, de Christophe, le consul qui nous accompagna toute une journée dans le cratère de Maragua.... Mais d'autres encore nous ont touché soit par leur gentillesse ou leur humour. La vie est difficile dans ce pays : c'est le système débrouille et ça fonctionne malgré tout. Il y a, à Sucre ce vieux monsieur de 82 ans qui tient avec sa femme, du même age, une toute petite épicerie où nous sommes allés nous servir parfois, et qui, nous voyant mettre nos lunettes pour le payer, nous demande notre age. Puis il nous explique que lui, à 82 ans, il n'a pas besoin de lunettes, il lit, écrit, compte ses pièces... Et savez vous pourquoi ? nous demande-t-il , parce qu'il a bu le lait maternel, tout petit, et c'est pour cela qu'il est encore aujourd'hui jeune et en forme ! Ce chauffeur de taxi à Santa Cruz qui nous explique que l'on ne peut pas reprocher aux conducteurs de conduire trop vite, puisque il n'y a aucun panneau de signalisation dans ce pays. Avec beaucoup d'humour, il raconte que la police bolivienne est corrompu à 99 % et si on a de la chance, on tombe sur le 1% qui reste. Dans l'autre cas, si vous avez dérogé à la loi 55, et bien vous leur devez 55 bolivianos !...Et si c'est la loi 319... Et ces deux gamins qui ont apostrophé Thierry sur la plaza 25 de Mayo à Sucre, pour cirer ses chaussures qui étaient, il est vrai, très « succia » ! Impossible de leur échapper, ils avaient là l'occasion de montrer leur savoir faire tant les chaussures étaient poussiéreuses. Chacun une chaussure :elles sont devenues méconnaissables, presque neuves. Ils travaillent la demie journée et vont à l'école l'autre demie journée.... à vérifier ! Il donne une partie de l'argent gagné à leur maman, ce sont essentiellement des touristes qui les font travailler... Ils sont repartis, ravis en partageant leurs bolivianos bien gagnés !.... Et Gilbert, notre chauffeur guide sur le salar de Uyuni, d'une gentillesse exquise, qui prenait le temps de tout nous expliquer, qui prévenait nos désirs et s'arrêtait dès qu'il lui semblait que l'on voulait prendre une photo... On pourrait citer également la sympathique dame chargée du recensement, ou le gérant de l'hôtel de Uyuni ne sachant plus quoi faire pour nous être agréable malgré le « blocus »... On pense que tous se sont appropriés la devise de Oscar qui nous a fait découvrir la mine : « On ne peut pas, cela n'existe pas ! »

Gilbert et Martine

Bien étonnés d'apprendre que je n'avais pas ciré mes chaussures depuis 2010 !

Oscar et Thierry...

lundi 26 novembre 2012

Le Salar de Uyuni et le sud Lipez

Nous sommes partis pour un circuit de trois jours à travers le salar de Uyuni avec une arrivée prévue à San Pedro de Atacama, au Chili. Nous nous sommes greffés sur le circuit privé de Joëlle et Daniel, un couple de français sympas rencontrés à Sucre. Ils avaient réservé par Ayala un circuit avec arrêts dans une chaîne d'hôtels étonnants : Taïka...
Nous avons traversé une collection incroyable de paysages différents : du désert de sel, aux chaînes volcaniques, en passant par des lagunes de toutes couleurs, ce fut un régal permanent pour les yeux. Mieux qu'un long discours, ce sont les photos qui suivent qui devraient vous donner une petite idée de tout ce qui a pu nous émerveiller...




dimanche 25 novembre 2012

Uyuni, ville fantôme

Posée en bordure du désert, Uyuni a habituellement des airs de ville fantôme. Quelques dizaines de rues se croisent perpendiculairement et semblent se dissoudre dans le néant à leurs extrémités. Deux sont particulièrement animées parce qu'y sont installées les hôtels et agences de tourisme qui proposent les circuits dans le salar. Dans les autres errent quelques chiens faméliques et quelques passants. Le vent qui souffle presque en permanence soulève des nuages de sable et de poussières et anime des sacs en plastique. Des sachets que l'on retrouve par milliers accrochés aux épines des arbustes à la périphérie de la ville lui donnant des allures de décharge. Sur toute la ville est posé un voile de poussière ! Bref pas l'endroit où on a envie de passer une semaine. Nous y sommes arrivés lundi, pressés par les menaces de blocage et le recensement de mercredi. Nous devons commencer notre circuit jeudi matin...Mardi finalement pas de blocage et on promène et visite normalement. Un peu d'internet, quelques achats et visite au cimetière des trains, un endroit surréaliste où sont entreposées les vieilles locomotives qui servaient au transport du minerai dans les années trente. Mercredi c'est le grand jour du recensement : tous les Boliviens doivent rester chez eux toute la journée et n'ont pas le droit de travailler. Du coup tout est fermé : magasins, restaurants, transports... La veille tout le monde s'est précipité au marché pour faire des provisions ce qui a provoqué une inflation des prix ! Au lever, surprise ! Il n'y a plus d'eau dans l'hôtel ! En fait l'électricité est coupée dans Uyuni (peut-être que la personne qui enclenche est bloquée chez elle!) et comme c'est une pompe qui alimente l'hôtel... Au petit déjeuner, nous sommes attablés avec des Anglaises, des Allemandes, des Indiens, des Israéliens et le gérant vient nous expliquer les problèmes d'eau. Il nous annonce aussi que l'on n 'a pas non plus le droit de sortir tant qu'on n'a pas été recensés ! Comme il ne parle pas anglais, et que nous sommes les seuls à comprendre l'espagnol, c'est Thierry qui est chargé de traduire... C'est approximatif mais apparemment tout le monde comprend... On passe un long moment penchés à la fenêtre, on peut voir les agents recenseurs, la police et quelques chiens.... Au bout d'un moment, on tente bien une sortie, mais la police veille et nous renvoie à l'hôtel... De toute façon, il n'y a que des touristes qui essaient de sortir. Maintenant c'est sûr, Uyuni est bien une ville fantôme...



A notre tour d'être recensés...


Potosi : la casa de la moneda

En parallèle avec l'extension des mines, la fabrication de monnaie s'est énormément développée à Potosi. La casa de la moneda en est le témoignage. Imposant bâtiment qui occupe un quadro complet, elle est désormais transformée en musée. Comme dans beaucoup de musées Boliviens, le prix d'entrée est plus élevé pour nous que pour les locaux... Il faut ajouter aussi 20 bolivianos pour le droit de prendre des photos. Le minerai arrivait directement du Cerro Rico dans les fonderies. Là, sur des feux de branchages et de crottes de lama, il était fondu et transformé en lingots. Puis les lingots étaient acheminés dans la salle des laminoirs. Énormes machines construites en Espagne en chêne vert, ces laminoirs étaient actionnés par quatre mulets. Le mouvement était transmis par un axe vertical à des engrenages qui faisaient tourner 4 laminoirs par machine. Chacun avait une épaisseur différente et permettait d'amener le lingot à une feuille de quelques millimètres d'épaisseur. Ensuite la monnaie était frappée, découpée à la cisaille puis son poids était contrôlé. Avec le temps ces opérations se sont modernisées et les machines ont été mues par la vapeur, puis par l'électricité... On peut voir dans le musée, toutes les machines des différentes époques, ainsi que les objets (poinçons, balances...) nécessaires à la fabrication. Une intéressante collection de pièces complète cette visite. Les premières pièces étaient frappées pour les Espagnols et elles quittaient Potosi deux fois par an (Saint Jean et Noël). Elles rejoignaient Callao (le port de Lima) en caravanes de lamas qui pouvaient compter plus de mille têtes. En bateau elles gagnaient Panama, étaient déchargées, et une fois sur la côte Atlantique, voguaient jusqu'à Séville... Il fallait 14 mois pour arriver à bon port ! Une autre route plus rapide passait par Buenos Aires, mais c'était celle de la contrebande, ce qui fait que l'on ne peut pas savoir avec exactitude quelle quantité d'argent a échappé à la Bolivie... De 1773 à 1825 étaient frappées ici les monnaies espagnoles puis au XIXème siècle les monnaies des Provinces unies du Rio de la Plata et enfin les monnaies Boliviennes de l'indépendance jusqu'en 1951. Quel déclin, quand on pense à la quantité de pièces sorties de cette maison et que l'on sait qu' actuellement les monnaies Boliviennes sont frappées au Chili et les billets imprimés au Canada !

samedi 24 novembre 2012

Dans les mines de Potosi

Les mines d'argent et d'étain sont toujours en activité, et quelques mineurs proposent même de les visiter mais nous avions deux excellentes raisons pour ne pas effectuer cette visite. La première est d'ordre éthique. Comment peut-on aller jouer les touristes dans une mine où de nombreux boliviens souffrent chaque jour ? Hommes, femmes, enfants (en alternance avec l'école qui pratique la double vacation) passent de huit à vingt-quatre heures enfermée dans des galeries où les écarts de température peuvent être énormes. Ils y respirent toutes sortes de poussières et de gaz toxiques et y effectuent un travail de bagnard. Seuls l'alcool et la coca leur permet de tenir le coup. L'espérance de vie n'excède pas 45 ans...
La seconde est plus terre à terre, nous avions tous les deux les caguettes ! Si Martine avait bien surmonté notre première expérience spéléologique dans le Ventoux, cela avait été beaucoup plus difficile pour moi ! Aussi nous étions bien décidés de vous parles des mines en vous renvoyant sur l'article de Caro et Lolo sur leur blog... Et puis, il a suffi de la rencontre avec un couple de Français ce matin au petit déjeuner pour que nous nous laissions convaincre. D'abord on était dimanche et le dimanche,il y a très peu de mineurs qui travaillent, et les guides mineurs qu'ils nous ont conseillés étaient très attentifs.
La visite commence donc par un déguisement de mineur (bottes, pantalon, veste et casque avec une lampe), puis on se rend dans l'entreprise qui traite les minéraux extraits par les mineurs, d'abord avec un concassage et dépôt, puis traitement chimique. Ensuite nous passons par une épicerie spécialisé (sorte d'Hélène spécial mine) où nous achetons les offrandes pour les mineurs que l'on devrait croiser. On en profite pour boire l'alcool des mineurs en en versant quelques gouttes sur le sol pour demander la protection de Pachamama. Il s'agit d'alcool potable !?! qui titre 96 ° ! Nous achetons de la dynamite, du jus de fruit pour tout le groupe : il n'y a que quatre mineurs au fond aujourd'hui contre deux cents habituellement ! Sur place on y ajoutera de l'eau et quelques feuilles de coca. Ensuite on grimpe sur le Cerro et nous voici arrivés devant la mine. L'entrée semble plutôt bien étayée et c'est finalement assez confiants que l'on entre. Au bout de quelques centaines de mètres, déjà ce n'est plus pareil : il faut sans cesse faire attention où on met les pieds et les coups sur la tête sont fréquents ! Enfin plus fréquents pour certains... On s’arrête au bout d'un moment pour honorer Tio, la divinité indienne qui veille sur les mineurs. Les Espagnols l'appelaient diable, mais pour les indiens il est plutôt un bienfaiteur. Il symbolise la fertilité, la chance, la protection. Oscar, notre guide lui allume une cigarette qu'il fumera pendant notre présence. On continue à s'enfoncer sous terre et les passages deviennent de plus en plus étroits. L'air frais de l'extérieur est maintenant remplacé par des bouffées d'air chaud et il est de plus en plus difficile de respirer. Un chariot poussé par deux mineurs passe à vive allure et soulève un nuage de poussière. Nous arrivons ensuite à l'endroit où deux mineurs remplissent leur wagonnet. Ils hissent au moyen d'un treuil rudimentaire des sacs d'une trentaine de kilos de minerai qui provient de la galerie d'en dessous. Lorsque le wagonnet est plein ils le poussent à vive allure vers la sortie. Ces quatre mineurs qui travaillent sont « propriétaires » de leur secteur et se partagent les bénéfices. Ils peuvent espérer gagner jusqu'à 2000 bolivianos par mois (250 euros). Un mineur indépendant gagne en moyenne 800 bolivianos, cela dépend de la quantité mais également de la qualité du minerai.
La visite se poursuit par une galerie très étroite qui plonge dans les entrailles de la mine. Mais avec Martine, un couple de Boliviens et un jeune français nous préférons attendre là le retour de nos compagnons... Le retour à l'air libre s'effectue par le même chemin dernière occasion pour éprouver la solidité du casque.
Il y a trois sortes de mines à Potosi : celles gérées par des multinationales (USA ou Canada) où les mineurs ont un salaire minimum et des avantages sociaux ; celles cogérées par des petites sociétés et l'état Bolivien, et enfin des coopératives où les mineurs ne sont payés qu'à la tâche...
En fin de compte, on a surmonté notre peur et reçu une belle leçon d'optimisme grâce à deux guides passionnés. Ils nous avaient bien expliqué qu'il y a deux mondes celui de la mine et le monde extérieur : dans la mine c'est solidarité, entrain, humour, sinon on ne tient pas...

Le Cerro Rico

La mine

L'entrée

Le tio





Ouf !!!!

lundi 19 novembre 2012

Petite pause...

Chers lecteurs, bonsoir
Nous sommes actuellememt á Uyuni et n avons plus de liaison wifi... Nous avons des articles prets, mais nous ne pouvons les publier sans photos... Alors un peu de patience. Dés que l on peut, on publie...
En plus c est un clavier espagnol ! Si nous ne trouvons pas de solution avant, les rochains posts viendront du Chili...

dimanche 18 novembre 2012

Potosi, ville impériale

Construite à 4000 m d'altitude sur un ensemble de collines, Potosi a connu un destin incroyable.. A l'origine, la découverte par Huallpa, un indien parti à la recherche de ses lamas découvre un filon d'argent mis en évidence par le feu qu'il avait allumé pour se réchauffer. Ça c'est la légende ! La réalité c'est que très tôt les occupants espagnols eurent connaissance des richesses enterrées dans le Cerro Rico et commencèrent à les exploiter. Charles Quint en 1565 éleva la ville au titre de cité impériale, la seule pour l'Amérique du sud...Tout l'argent extrait de cette colline filait vers l'Espagne par le Pérou, et si il a contribué à l'enrichissement de l'Espagne, il est à l'origine du capitalisme moderne et a grandement enrichi les états du nord de l'Europe par le biais de la Hanse (Cf. Eduardo Galliano « Les veines ouvertes de l'Amérique latine »). Potosi connut alors une longue période de richesse et de prospérité. En témoignent les nombreux bâtiments officiels, les églises, mais également la richesse des maisons ordinaires... Cette prospérité s'accompagne d'un véritable génocide car les indiens qui travaillaient à la mine y mouraient par centaines. C'était la mita, travail forcé imposé par roulement aux indiens de la région... Et puis les filons commencèrent à s'épuiser au XIXème siècle et on en découvrit d'autres au Pérou, au Mexique. Ce fut le début du déclin... Un sursis survint avec la découverte de l'étain, mais actuellement, le cours de ce métal ne permet pas à la ville de retrouver son lustre d'antan... Aussi c'est une ville contrastée qui s'est offerte à nos yeux. Des monuments riches et restaurés côtoient des maison dans un état de délabrement avancé. Les rues sont étroites, sales, bruyantes, encombrées mais... vivantes ! La vieille ville est entourée de quartiers ouvriers, populaires bâtis sur les collines environnantes qui lui donnent un air de San Francisco du pauvre... Nous avons peu arpenté les rues en pente de la ville car très vite le souffle nous manquait. Par contre nous avons visité le couvent Santa Térésa où la deuxième fille de riches familles Espagnoles étaient recluses de leur adolescence à leur mort... Même si la ville de Potosi est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987, elle n'a pas encore le charme tranquille de Sucre.












samedi 17 novembre 2012

Sucre

Nous avons beaucoup aimé Sucre. C'est une ville bâtie sur de nombreuses collines, avec de blanches maisons basses, aux toits de tuiles. Derrière les massives portes de bois, s'ouvrent une multitude de patios décorés, fleuris. Lors de notre premier passage, c'était la nuit des musées et la ville était particulièrement animée : des troupes de théâtre de rue, des groupes de musique, des fanfares, et des files impressionnantes pour visiter les églises et les musées. Et ils sont très nombreux, comme sont nombreuses les décorations architecturales qui décorent la plus humble des maisons : balcons, grilles... Dans les quartiers un peu excentrés, certaines de ces maisons, construites en terre, ont subi l'outrage des ans. Nous avons visité un musée d'art indigène, et le couvent de la Recoletta. Lors de notre deuxième passage c'était le festival international de la culture, avec des expos, des danses à tous les coins de rue. Lors d'un passage au superbe marché, nous avons vu des groupes Boliviens, Argentins, Chiliens. Nous avons vu aussi le musée Archéologique avec encore des momies, une collection de crânes avec des traces de trépanation opérées par des chirurgiens incas, et une grande quantité d'objets remarquables. Mais surtout, nous avons aimé déambuler dans les rues en pente, nous poser dans les parcs, bref profiter pleinement de la ville.



vendredi 16 novembre 2012

Au théâtre ce soir...




Nous sommes partis dans les rues de Sucre à la recherche de CD de musique locale. Le Routard conseille entre autres « Los Masis ». Ce groupe qui chante depuis plus de 40 ans gère aussi un centre culturel, où les jeunes peuvent apprendre chants, danses et musiques traditionnels. Malheureusement le centre est fermé... Lorsqu'on y passe plus tard, il n'y a plus un disque car ils ont été transportés sur le lieu du concert donné ce soir ! C'est le festival international de Sucre, et ce groupe qui a écumé toutes les scènes internationales se produit chez lui à cette occasion... On nous explique vaguement où est le théâtre Mariscal et l'entrée est gratuite... On trouve assez facilement le lieu mais à l'entrée on nous explique que si on n'a pas de billets il faut aller sur le côté... En acheter un ? Non, en fait c'est une autre entrée qui amène directement aux loges des étages supérieurs. Le spectacle commence par une démonstration des élèves du centre culturel. 


Puis ils sont rejoints par les membres du groupe pour un ou deux morceaux. Ensuite c'est le show de Los Masis. Imaginez un peu une groupe bolivien (comme on en entend sur nos marchés...) mais qui ont électrifié leurs guitares et charango, qui se sont adjoint une batterie et qui mettent une pêche d'enfer. Ils reprennent des morceaux traditionnels, jouent leurs compositions. Ils s'appuient aussi sur différents registres de voix, graves, puissantes...Le public, nombreux et de toutes les générations entièrement acquis au groupe qui danse, chante, crie, frappe des mains... Il n'y a qu'au niveau des éclairages que cela n'est pas trop professionnel. L'éclairage est majoritairement derrière la scène... Ce qui fait que les musiciens sont souvent à contre-jour, pas de poursuite mais un projecteur sur pied qu'un technicien change de direction de temps en temps...
Mais sinon, soirée exceptionnelle !



Une journée particulière...

Le bureau de Plan à Santa Cruz

Alejandra, sa Grand-mère et Martine

L'équipe de la Casita

Les petits de la Kinder nous accueillent avec une banderole et un chant...

Au moment du départ avec la famille d'Alejandra et l'équipe de Plan
Si nous nous sommes rendus à Santa Cruz, c'est pour essayer de rendre visite à Alejandra, une petite fille que l'on parraine depuis quelques années par l'intermédiaire d'une ONG : Plan International. C'est en fait le quatrième enfant que l'on parraine par cet organisme et la deuxième fois que l'on tente de venir visiter notre filleule. La première fois en 2005 avait été annulée au dernier moment pour cause de blocage de la Bolivie... Cette fois, deux jours avant de venir on apprend que mardi est prévu un nouveau blocage... Affolement, changement de vol de retour et finalement la visite est prévue mercredi et elle aura bien lieu...
Cela commence le matin au siège de Plan où on est accueilli par Armando, mexicain et responsable de secteur... Après un café, arrive Paula chargée de communication. Elle nous fait visiter le bureau de l'association à Santa Cruz où travaillent 45 personnes prenant en charge 11 000 enfants, même si tous ne sont pas parrainés... (en fait l'argent que l'on verse sert à financer un projet global pour la communauté, et pas à l'usage de la seule famille). On embarque ensuite dans un 4X4 direction la communauté de notre filleule. On a de la chance, elle se situe à environ 1 heure de route de la capitale, alors que d'autres lieux où intervient Plan sont situés à presque 14 heures... En Bolivie, Plan intervient aussi autour d'autres grandes villes comme Sucre, Cochabamba, La Paz...
Arrivés sur place, nous sommes accueillis par le directeur de l'école qui nous présente Alejandra accompagnée de sa grand-mère. C'est une superbe petite fille de sept ans aux longs cheveux noirs, elle ne lâchera guère la main de Martine de toute la visite... Nous commençons par le collège construit en 2005... Puis c'est le Kinder, sorte de maternelle. Ensuite nous passons un long moment dans la Casita qui nous est présentée par ses animatrices. C'est une petite maison où sont accueillis les enfants de moins de cinq ans... Croisement de crèche et de PMI, les enfants y sont éveillés (apprentissage des formes, des couleurs, des tailles et socialisation...), et les mamans informées sur la nutrition, la santé et l'éveil des bébés. Les trois filles qui la gèrent sont passionnées et très … pédagogues.
Puis on se rend à l'école où en notre honneur les petits chantent une chanson et les grandes filles exécutent une danse traditionnelle. Nous sommes émerveillés...Nous dégustons une part de pastèque (les enfants aussi...). Actuellement ce sont les congés scolaires et ne restent à l'école que ceux qui ont besoin de soutien... Les Boliviens ont trois mois de congé du début novembre au début février. Tous ces bâtiments ont été construits grâce à l'aide de Plan... Avant son intervention, il n'y avait aucune école dans la communauté. Les objectifs de Plan sont les droits des enfants, surtout des filles en terme de santé et d'éducation. Mais pour pérenniser son action, Plan essaie au maximum d'impliquer les autorités notamment municipales. Ainsi Plan verse pour l'instant une somme à la mairie qui emploie la responsable de la Casita.
Ensuite, grand moment, nous sommes reçus dans la maison de la famille d'Alejandra pour le repas... Au menu, soupe au poulet avec yucca ( manioc) et aji ( piment), le tout arrosé de jus d'ananas. Partagent le repas, le directeur, des enseignantes, des membres de Plan, des volontaires de la communauté... Mais ils nous laissent à table juste avec Alejandra et sa famille et mangent un peu à l'écart. Nous apprenons que c'est Plan qui a fourni les poulets, heureusement... Nous discutons pendant le repas puis montrons quelques photos de notre famille et vie en France et regardons les leurs. Un grand moment, très émouvant... Il est temps de faire nos adieux...
Puis nous poursuivons avec l'équipe de Plan notre découverte jusqu'à un canyon traversé par un pont suspendu. Superbe ! En chemin, nous apercevons de nombreuses traces de l'implication de Plan dans le secteur ; adduction d'eau, constructions d sanitaires et même d'un hôpital. En discutant avec Armando et Claudia, nous approfondissons la philosophie de cette organisation et cela nous conforte dans notre choix ! Nous sommes passés de l'abstraction de notre engagement à sa réalisation concrète sur le terrain et c'est bouleversant...

mercredi 14 novembre 2012

Circuler en Bolivie...

Rouler en Bolivie demande une bonne dose d'inconscience... En ville les feux semblent n'être là que pour les piétons... Le rouge n'empêche pas les véhicules d'avancer et parfois de s'imposer.... Les véhicules sont dans un état lamentable. La plupart arrivent du Japon, d'occasion, par le Chili ! De nombreux micros portent encore des inscriptions en Japonais... La législation change et maintenant, on ne peut plus acheter un véhicule japonais de plus de cinq ans, et il faut absolument remettre le volant à gauche et boucher le trou du tableau de bord à droite ! Pas vu de voiture française ! Les principaux moyens de transport sont le bus, le camion, ou le taxi. Dans les taxis, il y a les officiels et les autres. Même prix, même service mais seulement un auto-collant sur le pare brise qui peut facilement être enlevé en présence d'un contrôle... Quant au montant de la course, il est aléatoire : pas de compteur, et lorsqu'on demande au chauffeur quel sera son prix, il réfléchit puis nous en propose un, je pense, à la tête du client, car nous n'avons jamais payé le même tarif pour la même course ! Dès que l'on quitte la ville, il faut s'acquitter de deux formalités : la police et le péage. La police, vieille habitude du temps de la dictature, installée à la sortie des villes note soigneusement dans un cahier le numéro de la voiture, le nom du conducteur et le nombre d'occupants... Cela ne sert strictement à rien puisque ce n'est pas vérifié à l'arrivée...Une fois les formalités remplies, le policier (ou un de ses adjoints) laisse négligemment tomber la corde qui empêchait le passage... Un peu plus loin nouvel arrêt avec cette fois un péage : l'argent récolté sert à l'entretien des routes. On voit bien que par endroit ils ne doivent pas en récolter beaucoup. De nombreux grands axes ne sont toujours pas asphaltés, mais les Boliviens y travaillent...Sur les quatorze heures de bus entre Sucre et Santa Cruz, il y a encore dix heures de pistes. Par contre les pistes de Potosi et Uyuni ont été entièrement goudronnées. Pour les axes secondaires, les pistes sont parfois complètement empierrées.. Ce sont les villageois eux-mêmes qui posent le pavage en étant payés par l'entreprise au mètre carré ! En ville, a été instaurée la priorité à moi... C'est le plus gonflé qui s'impose, les taxis se faufilent, les micros se frottent... Il y a bien une file pour les bus mais elle est utilisée par tous, y compris pour des arrêts intempestifs... Bref, c'est un joyeux foutoir où les piétons doivent garer leurs fesses ! Il y a bien un peu de répit, les jours de blocage où plus personne ne roule et on en vient à le regretter..
Un micro Japonais...

Le camion, transport en commun des campagnes.

La corde baissée libère le passage.

Le bus touristique de Sucre...

mardi 13 novembre 2012

Santa Cruz de la Sierra : une autre Bolivie

Nous avons quitté les contreforts des Andes en avion pour rejoindre Santa Cruz 2300 mètres plus bas. 40 minutes d'avion au lieu de 14 heures de bus, le choix était vite fait. Nous avons quitté les montagnes sèches pour atterrir dans une plaine à la végétation luxuriante, semblable à celle de la Guyane. Santa Cruz est la plus grande ville du pays qui dispute le titre de capitale à La Paz. Fief de l'opposition à Morales, elle était le théâtre d'un de ces fameux blocages le lendemain de notre arrivée. Pas d'autre chose à faire donc que de déambuler dans une ville presque désertée par les automobiles... Cela lui confère un certain charme car sinon c'est une ville très bruyante, très chaotique qui nous fait penser aux villes brésiliennes par bien des côtés. C'est dommage car le centre est plutôt agréable avec la plupart des rues bordées de galeries, parfois en bois, souvent en pierre. Un énorme marché qui déborde dans les rues adjacentes est aussi étonnant à visiter. On y trouve tout ce que l'on cherche et même ce que 'on ne cherche pas ! On y croise aussi plein de vieux métiers chez nous disparus : les marchands ambulants (glace, sirop, café...), les écrivains publics, les marchands de « coup de téléphone »... Pour le reste, il y a très peu de monuments, pratiquement pas de musée... Une ville moderne et en plein développement...

lundi 12 novembre 2012

Marché à Tarabuco

Ce dimanche, c'est marché, marché à Tarabuco, un village à une soixantaine de kilomètres de Sucre. Lever tôt, petit déjeuner sur le pouce (les Boliviens ouvrent tard leur café!) départ en bus à 8h30 de Sucre. Nous traversons une nouvelle fois des paysages alternant montagnes, plateaux, villages de pisé  : nous grimpons de 2700m à 3300m. Le bus s'essouffle parfois mais pour nous pas de problème ! Ce marché est connu dans toute la Bolivie car les Indiens y viennent de tous les environs en camion, à pied, parfois en costumes traditionnels avec des couleurs très vives. Certains portent la  « montera » une sorte de chapeau en cuir noir qui rappelle les casques de fer portés par les conquistadors. Des femmes ont troqué la montera pour le « joq'ullu », un chapeau en laine moins rigide avec des perles de couleurs couvrant le front pour les femmes mariées, ou porté sur le côté pour les célibataires. Nous avons d'abord flâné sur la place où l'on retrouve tout l'artisanat local et particulièrement les textiles tarabucos aux couleurs vives et les textiles jalq'a en noir et rouge. Ajoutez à cela les poupées, les sacs colorés, les flûtes de pan, les ocarinas... cette partie là s'adresse aux touristes. Dans les ruelles, on aborde alors un autre marché, celui qui s'adresse aux locaux, qui sont là pour y faire leurs courses. Sur le même étal, on trouve des pointes vendues à l'unité, des savons miniatures, de l'ail que l'on peut acheter par gousses, des pâtes dans de grands sacs, des boissons... On peut acheter des feuilles de coca au détail, des lampes à huile fabriquées dans des boites de conserves, de la vaisselle en fer émaillée, des vêtements en friperie.... Et au milieu de tout ça, des téléphones dernier cri, des lecteurs MP3... Puis vient le marché aux fruits et légumes : les femmes sont assises au milieu des tomates, piments, carottes, pommes de terre.... A côté, il y a la cantine : grande halle où des femmes font griller toutes sortes de viandes, tripes qu'elles proposent parfois dans des sachets en plastique avec des papas (pommes de terre), le tout bien épicé ! On y a vu aussi un forgeron à l'ancienne, un cordonnier qui fabriquait des chaussures avec des semelles en pneu usagé, un parking pour les ânes..... Un autre monde.



dimanche 11 novembre 2012

Complément...

En complément de l'article sur les vallées Jalq'a, une petite vidéo...

Forêts d'eucalyptus...

Les eucalyptus poussent partout...

Une plantation récente de pins

Le Molle, ou poivrier des Andes, arbuste local très répandu

Dès que l'on quitte Sucre, on traverse des forêts d’eucalyptus, comme au Pérou... L'eucalyptus a été importé d'Australie par les Anglais (encore eux...) venus exploiter les mines au nord du Chili. Manquant de bois pour renforcer les galeries, ils ont choisi ce bois à croissance rapide. Malheureusement, très vite les eucalyptus ont colonisé les Andes. Malheureusement, car non seulement l'eucalyptus acidifie les sols et empêche les autres espèces de pousser, mais en plus il n'est bon pour rien ! Mauvais bois de chauffage, mauvais bois de construction, il est une calamité pour les bois locaux qui avaient déjà bien été mis à mal par les Espagnols... Le cèdre local, qui a servi a construire beaucoup de charpentes, parquets ou meubles anciens parfaitement conservés a pratiquement disparu. Du coup, des ONG, et le gouvernement Bolivien on entrepris des actions de reboisement en essences différentes. Bien entendu, il y a beaucoup de résineux mais ce sont eux qui permettront le mieux de lutter contre la prolifération des eucalyptus.

Les vallées Jalq'a

Le consul, chez qui on loge est aussi organisateur de randonnées autour de Sucre. On a profité de la présence de Lucile, bibliothécaire bénévole à Cochabamba, de son frère Denis et de son épouse venus de Argelès Gazost !!! la rejoindre en Bolivie, pour organiser une sortie d'une journée dans les vallées Jalq'a. A peine à 45 kilomètres de Sucre mais complètement isolées par la cordillère de Los Frailes, ces vallées abritent des communautés indiennes qui ont récupéré les traditionnelles techniques de tissage. Ces pièces de tissu demandent plusieurs mois de travail et sont ornés de figures symboliques. Véritables œuvres d'art elles ne sont déclinées qu'en noir et rouge... Notre périple commence sur une piste à la sortie de Sucre qui s 'élève et nous amène à un sanctuaire situé près d'un col à 3600 m. Après une visite rapide mais instructive : on y apprend que si la vierge est très représentée en Amérique latine, c'est que les religieux se servaient de sa forme (un triangle surmonté d'une auréole) pour faire le lien avec les dieux locaux (la montagne et le soleil!). De là, on attaque le chemin de l'inca (antique chemin réalisé par es premiers habitants et utilisé pour la circulation des biens et des personnes par les Incas jusqu'à l'occupation espagnole) qui descend pendant près de cinq kilomètres jusqu'à Chaunaca à 2700 m, où on récupère notre guide. Le chemin, complètement empierré est souvent construit à flanc de montagne surplombant des aplombs vertigineux, le paysage est magnifique. On repart en voiture vers le cratère de Maragua. On s'arrête dans une sorte de grotte surplombant une falaise (cascade pétrifiée!) pour pique-niquer, puis on va rendre visite à une habitante des lieux qui tisse. Elle nous montre son travail : une pièce qu'elle a commencé en avril ! Ses outils sont rudimentaires, mais le tissage d'une grande finesse... On rejoint ensuite une petite colline au centre du cratère et on grimpe jusqu'à son sommet. Là haut, un cimetière s'y trouve et on a une vue à 360° sur le cratère qui n'est pas volcanique... c'est plutôt une sorte de mille feuilles de roches (rouge ou verte selon que le fer ou le cuivre prédomine) entièrement plissé, comme des vagues qui entourent un plateau. Le plateau est cultivé et les paysans utilisent pour le travailler, soit un âne, soit deux taureaux, soit une mule selon leur degré de pauvreté.. Les autres animaux que l'on trouve sont les moutons (laine), les ânes (transport), taureaux (labour) et chèvres (lait). Comme on se prépare à partir, le temps se couvre et on reçoit un formidable orage de grêle. La pluie qui l'accompagne fait jaillir de la montagne une multitude de torrents et cascades qui grossissent à vue d’œil. Le changement avec le matin est saisissant... Ce fut une superbe journée riche de rencontres et de paysages...

jeudi 8 novembre 2012

Tupiza, première étape Bolivienne...

Nous sommes arrivés à Tupiza, en même temps que Evo Morales, le président venu commémorer l'anniversaire de la première victoire des Boliviens contre les Espagnols lors d'une bataille qui s'est déroulée à 2 kilomètres de Tupiza. La télé n'a parlé que de lui... Tupiza, paisible mais poussiéreuse bourgade de 24 000 h située à 3000 m d'altitude est entourée d'une multitude de canyons et québradas. Pour les visiter il y a deux moyens, le cheval et la jeep. Initialement nous avons choisi le cheval, mais c'est le cheval qui n'a pas voulu... Alors on l'a fait en jeep. En fait un 4X4 Toyota qui a pu nous mener au plus proche des sites les plus remarquables. Ayant déjà vu les québradas Argentines, nous savions un peu à quoi nous attendre, mais là, nous sommes remontés dans les lits asséchés des rios et nous avons pu littéralement nous fondre dans le décor : unique ! L'occasion aussi de parler avec notre chauffeur guide puisque nous n'étions que tous les trois. Nous passons les après-midis au bord de la piscine de l'hôtel. L'eau est chauffée mais il fait frisquet lorsque on sort : alors on se met au soleil et là c'est insoutenable tellement il fait chaud... Du coup on n'arrête pas de déplacer nos fauteuils. Pour les repas de midi, on va dans des restos populaires où on prend le menu : en général une assiette de crudités en entrée, une soupe, une viande avec riz ou légumes et un fruit pour 10 à 12 bolivianos, c'est à dire entre 1 et 2 euros ! Ce matin, nous avons fait une belle randonnée dans un autre québrada, à pieds cette fois et sans guide : c'était superbe ! Ce soir nous prenons le bus de nuit pour Sucre, notre prochaine étape.

mercredi 7 novembre 2012

Le passage de la frontière

Après avoir quitté Salta, nous sommes arrivés de nuit à La Quiaca, ville frontière avec la Bolivie. On trouve assez facilement un hôtel et on se couche. Le matin, on se fait expliquer l'itinéraire pour la frontière et on part avec nos sacs à dos. Aux abord de la frontière, l'animation est grande. Il y a une multitude de charrettes à bras qui embarquent de la marchandise côté Argentin et en courant la passe en Bolivie, en empruntant un pont spécial. J'ai le malheur de m'y engager croyant que c'est le chemin normal, je manque de me faire renverser et on m'ordonne un peu vertement de passer ailleurs... Le pont, grillagé sur toute sa longueur sert également au retour des charretons vides. Construit en hauteur, il domine la route réservée aux passages ordinaires : c'est sans doute ce que l'on appelle un pont aérien ! On voit passer des denrées usuelles : savon, sucre, huile, bière de l'Argentine vers la Bolivie et rien en retour ! Par contre une fois les formalités remplies on se retrouve côté Bolivien et là c'est une succession de boutiques, de matériel, électronique, photo, un peu comme au Pas de la case... Le niveau de vie Bolivien est bien inférieur au niveau Argentin, alors les prix doivent être inférieurs... On prend un taxi collectif pour rejoindre Tupiza et on à enfin l'occasion de discuter un peu avec les locaux, nous voici en Bolivie et c'est une autre histoire qui commence...

mardi 6 novembre 2012

El cargador...

Décidément pour ramener des photos de voyage, ce n'est jamais évident... Après Saint Domingue et le vol du bridge Panasonic, puis Cuba où le Canon est tombé en panne avant même l'arrivée sur l'île, voici maintenant l'Argentine... Lors du premier parcours en bus : oubli de l'appareil de Martine : heureusement, il nous reste le reflex... A Abra Pampa, lors de la première recharge de la batterie, le chargeur réagit bizarrement... Il chauffe et la diode ne s 'allume plus... Il faut dire que l'orage gronde et l'électricité n'arrête pas de partir et revenir... Enfin la batterie est chargée alors... Arrivés à Cafayate, il faut à nouveau mettre en charge et là... nada ! Plus rien ! Comment faire ? En face l'hôtel, il y a un réparateur : TV, ordinateur... Je lui porte le chargeur. Il me demande une heure, à mon retour, il a bien identifié la panne (régulateur cramé) mais n'a pas la pièce et ne peut l'avoir que le lundi... Il nous faut retourner à Salta. On y arrive le samedi après-midi, on se met en quête d'un marchand photo, ou d'un réparateur... Le seul susceptible d'en avoir, Marc Chagall est fermé jusqu'à lundi. Par contre on trouve un réparateur qui peut nous le réparer mais pas avant lundi... après-midi... Quand pourra-t-on partir en Bolivie ??? Entre temps un autre magasin fermé dans l'après midi est maintenant ouvert... Il vend plein de batteries, de piles mais pas de chargeur. Par contre le photographe a le même appareil que moi, et il me propose de charger ma batterie. Je lui laisse et il me la ramène le soir même à l'hôtel ! Épisode suivant lundi matin à 9 h 10 on est devant chez Chagall qui n'ouvre qu'à 9 h 30. Ils fouillent partout et ne trouvent pas de chargeur, il nous propose de le commander, ils l'auront avant midi... Entre temps on achète un câble USB pour le téléphone en se disant que cela nous dépannera, je passe les trois heures d'attente à essayer de relier mon téléphone avec le notebook : en vain ! A midi on est chez le photographe et là, ouf : il a un chargeur neuf... On achète aussi un adaptateur de carte microSD pour décharger le téléphone et nous voilà parés, on peut aller au terminal embarquer pour la Bolivie... Arrivé à Tupiza, je vais pour brancher le chargeur : impossible ! les prises ne sont pas les mêmes en Bolivie qu'en Argentine ! Heureusement je trouve un adaptateur sur le marché... Pour le prochain voyage, je pense qu'on emportera 4 appareils, 2 chargeurs pour chacun, trois câbles (on ne sait jamais) 10 batteries et une bonne vingtaine de cartes mémoires !!!

Salta la linda

Salta capitale de la région du même nom, est la plus grande ville (500 000 h) du nord ouest Argentin. Située à 1200 m d'altitude, elle est entourée de hautes montagnes dont certaines culminent à près de 6000 m. Le centre ville s'organise autour de la place du 9juillet avec des bâtiments d'origine coloniale. La vie y est très tranquille le dimanche et très animée le reste de la semaine. Lors de notre deuxième passage on a été estomaqué d'y voir tant d'agitation. Elle regorge d'édifices magnifiques qui alternent avec des maisons très simples. Elle abrite un musée d'archéologie de haute montagne où nous avons passé une bonne demie-journée. On peut y voir des momies d'enfants incas offerts en sacrifice à la montagne étonnamment bien conservées. Ces trois momies ont été retrouvées au sommet du volcan Llullaillaco à 6739 m, à la frontière chilienne. Ces enfants venus de la région étaient envoyés à Cusco pour y être unis à d'autres enfants venus de tous les coins du royaume Inca. Ils rentraient ensuite chez eux, considérés comme des dieux puis étaient ensevelis au sommet de montagnes qui en devenaient sacrées. Ils étaient enterrés avec des objets rituels, en or, argent, tissés.. Ce sont ces objets qui sont exposés en même temps qu'une des trois momies à la fois. Nous on a vu le jeune garçon dans un état de conservation stupéfiant ! Un projection vidéo présente ensuite les différents moments de l'expédition, et de l'étude des momies. L'étude des dents est extraordinaire, elle permet de voir qu'ils mangeaient à base de farine de maïs dont les grains étaient écrasés par une meule en silice... En fin d'après-midi on se promène dans les parcs : celui du 9 juillet occupé par des familles aisées, et celui de San Martin, très populaire, avec des spectacles, des jeux, des animations, très vivant...

dimanche 4 novembre 2012

Los desaparecidos...

Lors de notre première virée dans Buenos Aires, nous avons parlé des « Madres de la Plaza de Mayo » qui tournent depuis plus de trente ans face au palais présidentiel pour demander des nouvelles de proches disparus. Ce sont près de trente mille personnes qui ont été arrêtées puis soit retrouvées mortes, soit portées disparues sous la dictature du Général Vidéla. Pourtant les arrestations et disparitions ont commencé avant dès 1971 sous une junte militaire. Elles ont continué sous la présidence de Juan Peron (1973/1974) et de sa troisième femme, Isabela qui lui succède à sa mort. Ce sont surtout les opposants de gauche qui sont alors visés : politiques , syndicalistes, enseignants. Avec l'arrivée de la junte de Vidéla, en 1976, la répression s'étend à tous les ennemis du régime ! La torture, les exécutions sommaires (prisonniers endormis lâchés d'hélicoptère dans les eaux du Rio Plata) sont organisées avec l'aide de militaires français qui exportent le savoir-faire acquis en Algérie.C'est surtout dans la bataille d'Alger qu'ils ont montré leur technique. Et tout cela avec la bénédiction de Giscard et Messmer... Ils donnent des cours dans les écoles militaires Argentines et y resteront jusqu'à ce qu'ils soient remplacés par les militaires des États Unis... Lorsque une opposante était prise enceinte, on la laissait accoucher avant de l’exécuter.. Le bébé était remis alors à une famille proche des militaires pour être élevé selon de « bons » principes...Certaines des « Madres de mayo » sont toujours à la recherche d'un de leurs petits enfants dont elles ignorent s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille... En France on a l'impression d'avoir été plus sensibles et mobilisés par le coup d'état Chilien qu'à ce qui se passait en Argentine. Est-ce parce que l'état français était impliqué ? Est-ce à cause de la coupe du monde de Football qui était programmée en 1978 ? Dans Buenos Aires, aujourd'hui la trace de ces événements est encore bien présente, par les Madres d'abord, par des peintures qui réclament encore la justice, par des plaques apposées au sol qui rappellent qu'en cet endroit une personne a été enlevée et enfin par quelques Ford falcon qui rappellent les tristement Ford Falcon noires qu'utilisaient les bourreaux. A Salta, ce matin une course pédestre était organisé en souvenir d'un athlète argentin Miguel Benancio Sanchez lui-même enlevé et porté disparu : « Corremos para no olvidar »... On vous conseille fortement la lecture de trois romans récents : Luz ou le temps sauvage (Elsa Osorio) qui raconte la quête de ses parents biologiques par une de ces filles de disparus. Sur nos cadavres, ils dansent le tango (Maurice Gouiran) où pour élucider un crime commis à Marseille, l'enquêtrice remonte l'histoire jusqu'en Argentine. Mapuche (Caryl Ferey) Un ancien prisonnier devenu détective spécialisé dans la recherche des bourreaux enquête sur un meurtre à Buenos Aires. Il rencontre une indienne Mapuche qui va le seconder.

samedi 3 novembre 2012

La québrada de Concha

Pour rentrer à Salta depuis Cafayate,il nous reste à traverser une dernière Québrada (ravin pourrait être la traduction...selon Marion S). Après avoir laissé les dernières vignes, on aborde d'abord un paysage de dunes de sable jaune puis très vite on pénètre dans une sorte de canyon de terre rouge. La nature s'en est donné à cœur joie pour dessiner des formes plus bizarres les unes que les autres. Certaines (l'obélisque, le crapaud...) sont identifiées sous leur nom pour le reste c'est votre imagination qui décide.. Forcément les arrêts photos sont nombreux et on n'est pas les seuls à pénétrer sur certains sites. Même les camionneurs chiliens qui roulent en convoi de cinq ou six semis s'arrêtent pour visiter. La route suit un rio qui coule faiblement dans un lit immense, et on a du mal à imaginer le même en saison des pluies. Pourtant il doit être violent car il vient souvent ronger la falaise sous la route et en a même emporté une bonne partie...
On poursuit notre route jusqu'à Salta, la capitale de région (500 000 habitants). On décharge nos bagages à l'hôtel et on va rendre la voiture : très poussiéreuse, certes, mais absolument pas égratignée ! Un miracle...
L'après midi, on visite un peu, mais comme on y reste aussi demain, cela fera l'objet d'un autre post...



La garganto del diablo

La route emportée...

vendredi 2 novembre 2012

Ne pas se fier aux apparences...

On traînait aux alentours de midi, à Cachi à la recherche d'un endroit ou manger, on déniche le restaurant familial indiqué par le routard : fermé... En se rapprochant de la place, on voit un petit resto sans prétention. On entre, je regarde attentivement les gens attablés un couple argentin et un homme seul. Je dis à Martine, :  « ce doit être une sorte de cantine, il y a un ouvrier attablé ! ». En effet l'homme seul est vêtu d'un pantalon difforme, pas très net, d'un gilet bleu passé. Sur la chaise est posée sa casquette, et il tourne au vin blanc qu'il verse généreusement d'une bouteille ordinaire... Donc on s’assoit, et la serveuse vient nous proposer le menu du jour... On commence à manger quand au bout d'un moment, notre voisin nous interpelle : « Vous êtes français ? » (il parle bien le français pour un prolo argentin...) « oui » « Et d'où ? » « D'Avignon ! » « Moi j'ai une amie à Villeneuve !!! ». Après discussion, on apprend qu'il est professeur d'université en sciences politique à Lyon II ! Il a été doyen de l'université et est venu à Buenos Aires donner une conférence en droit international... On rit encore de ma méprise mais le repas était bon et pas cher du tout...

De Salta à Cafayate

Après l'exceptionnelle Québrada de Humahuaca, on craignait un peu que la partie sud soit moins envoûtante. Que nenni ! Peu après Salta nous prenons la route de Cachi en suivant une rivière au milieu d'une végétation exubérante (arbres en fleurs écarlates, perroquets...). Très vite la route s'élève et se transforme en piste pour retrouver le goudron au passage d'un col (La piedra Molino 3348 m). Ensuite c'est un immense plateau envahi de cardones (cactus) avec une superbe route (ligne droite de14 km !) entouré de sommets qui culminent à 6000m ! Tout doucement on arrive à Cachi superbe village de maisons basses et blanches, écrasé de chaleur. On mange, on visite un musée très intéressant puis on reprend la route (N 40) pour 160 km de pistes dans des paysages à couper le souffle. On traverse des villages (Molinos et la superbe maison du gouverneur de Salta), on longe des maisons d'un style particulier : architecture coloniale pour construction en terre crue ! Les paysages alternent des formes géologiques bizarres, des dunes de sable, des traversées de québradas asséchées. C'est la route des vallées Qualchaquis. En fin d'après midi on arrive enfin à Cafayate charmante ville au cœur des vignobles, où on prévoit de rester deux jours. Le lendemain, on reprend la voiture pour nous rendre à Quilmès ancienne ville fortifiée des indiens Quilmès qui étaient les premiers habitants des lieux et qui ont résisté 130 ans aux espagnols, avant d'être déportés vers Buenos Aires pour y bâtir la ville. C'est un site incroyable que l'on peut admirer d'en haut après une ascension très raide de 45 minutes. Pour finir la journée, nous flânons dans Cafayate, dégustons une glace au vin !?! puis visite d'une bodéga et dégustation de vin : torrontes blanc, cabernet Sauvignon rosé, tannat rouge et pour finir torrontes (vendanges tardives : en avril!)

jeudi 1 novembre 2012

En piste

L'Argentine est grande et peu peuplée. Dans les montagnes il y a donc une quantité incroyable de villages, pueblos reliés par des pistes. Mais plus surprenant encore des nationales ne sont pas asphaltées, notamment la 40 sur sa partie nord. Et ce qui sur la carte apparaît comme une grande route n'est souvent qu'une piste, plus ou moins praticable... Ce qui fait que ce que j'avais prévu de faire à partir de la carte en France n'est pas toujours réalisable. Nous avons quand même emprunté pas mal de ces pistes : 120 kilomètres pour rejoindre la lagune de Pozuelos, 140 pour faire Abra Pampa la route nationale 52. La voiture louée est une petite Chevrolet et le loueur ne m'a interdit que la partie San Antonio de los Cobres / Cachi...
Les pistes sont souvent bien entretenues (passage de lame) mais le passage de bus ou de camion fait qu'un grande partie se transforme en tôle ondulée où il est impossible de rouler avec une berline. Il faut donc serrer complètement à droite au risque de partir en vrille quand on passe dans un endroit trop mou. Parfois ce sont des pierres, parfois du sable mou (on passe limite, limite). Le mieux étant l'argile mais alors il est préférable qu'il ne pleuve pas...
Sans compter qu'il faut anticiper les traversées intempestives de lamas, vigognes et autres ânes...
Pour ce qui est des autres usagers, ils sont rares et leur présence est toujours signalée par un épais nuage de poussière...
Pour faire bonne mesure, on a ajouté une étape avec d'abord une trentaine de kilomètres de piste de montagne en lacets, très empierrée « la cuesta de l'obispo » qui s'est poursuivi par une très bonne route asphaltée jusqu'à Cachi puis encore 165 kmde piste jusqu'à Cafayate...
D'abord très empierrée puis sableuse elle traverse des paysages lunaires, et est beaucoup plus fréquentée que celles empruntées auparavant.
Il faut compter 35 km/h de moyenne et c'est très éprouvant pour le conducteur...