Réunion

dimanche 4 novembre 2012

Los desaparecidos...

Lors de notre première virée dans Buenos Aires, nous avons parlé des « Madres de la Plaza de Mayo » qui tournent depuis plus de trente ans face au palais présidentiel pour demander des nouvelles de proches disparus. Ce sont près de trente mille personnes qui ont été arrêtées puis soit retrouvées mortes, soit portées disparues sous la dictature du Général Vidéla. Pourtant les arrestations et disparitions ont commencé avant dès 1971 sous une junte militaire. Elles ont continué sous la présidence de Juan Peron (1973/1974) et de sa troisième femme, Isabela qui lui succède à sa mort. Ce sont surtout les opposants de gauche qui sont alors visés : politiques , syndicalistes, enseignants. Avec l'arrivée de la junte de Vidéla, en 1976, la répression s'étend à tous les ennemis du régime ! La torture, les exécutions sommaires (prisonniers endormis lâchés d'hélicoptère dans les eaux du Rio Plata) sont organisées avec l'aide de militaires français qui exportent le savoir-faire acquis en Algérie.C'est surtout dans la bataille d'Alger qu'ils ont montré leur technique. Et tout cela avec la bénédiction de Giscard et Messmer... Ils donnent des cours dans les écoles militaires Argentines et y resteront jusqu'à ce qu'ils soient remplacés par les militaires des États Unis... Lorsque une opposante était prise enceinte, on la laissait accoucher avant de l’exécuter.. Le bébé était remis alors à une famille proche des militaires pour être élevé selon de « bons » principes...Certaines des « Madres de mayo » sont toujours à la recherche d'un de leurs petits enfants dont elles ignorent s'il s'agit d'un garçon ou d'une fille... En France on a l'impression d'avoir été plus sensibles et mobilisés par le coup d'état Chilien qu'à ce qui se passait en Argentine. Est-ce parce que l'état français était impliqué ? Est-ce à cause de la coupe du monde de Football qui était programmée en 1978 ? Dans Buenos Aires, aujourd'hui la trace de ces événements est encore bien présente, par les Madres d'abord, par des peintures qui réclament encore la justice, par des plaques apposées au sol qui rappellent qu'en cet endroit une personne a été enlevée et enfin par quelques Ford falcon qui rappellent les tristement Ford Falcon noires qu'utilisaient les bourreaux. A Salta, ce matin une course pédestre était organisé en souvenir d'un athlète argentin Miguel Benancio Sanchez lui-même enlevé et porté disparu : « Corremos para no olvidar »... On vous conseille fortement la lecture de trois romans récents : Luz ou le temps sauvage (Elsa Osorio) qui raconte la quête de ses parents biologiques par une de ces filles de disparus. Sur nos cadavres, ils dansent le tango (Maurice Gouiran) où pour élucider un crime commis à Marseille, l'enquêtrice remonte l'histoire jusqu'en Argentine. Mapuche (Caryl Ferey) Un ancien prisonnier devenu détective spécialisé dans la recherche des bourreaux enquête sur un meurtre à Buenos Aires. Il rencontre une indienne Mapuche qui va le seconder.

2 commentaires:

  1. Coucou les baroudeurs,
    Alors la région de Salta vous a plu? et le Torrontes?? Voila notre adresse domijp.garcin@orange.fr
    Allez vous maintenant en Bolivia ou au Chile?
    Régalez vous.

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  2. Waou ! Quel article ! J'avais les larmes aux yeux en le lisant. Ça a du être très poignant. Les photos le sont en tout cas...
    Bisous.

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